Glace, Serres et Miel

Warhammer 40,000 est une dystopie couvrant un vaste univers se situant au 41e millénaire. Différentes factions s'agitent au sein de cet univers, notamment l'Imperium de l'Humanité, un empire totalitaire interstellaire, fanatique et décentralisé, qui rassemble la grande majorité de l'humanité depuis des millénaires et qui est la plus grande puissance militaire de la voie lactée ; les races en présence sont les Orks, les Eldars, les Démons du Chaos, les Tau, les Nécrons, les Tyranides et les Eldars Noirs.
Furancisu
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Re: GLACE, SERRES ET MIEL

Message par Furancisu »

Faisant signe à sa troupe de venir, le commandeur supervisa l'installation d'un périmètre de sécurité où faire construire des igloos pour l'équipe. Surveillant les travaux, quitte à souligner aux soldats leurs erreurs dans le montage des tentes, enclos ou igloos, il gardait également un œil sur les roux, roux qui les surveillaient en retour.

C'était une peuplade relativement pacifique, au point même de refuser de servir dans les F.D.P., à quelques exceptions près. Il y en avait bien quelques uns qui acceptaient de servir de guides ou d'enseigner à quelques humains les rudiments nécessaires pour survivre dans le froid.... Mais ils étaient peu, et refusaient de porter le fusil. Jamais. On avait essayé de les acheter, les manipuler, les menacer.... Rien n'y faisait. Par contre, si vous osiez toucher au poil d'un membre de la tribu, vous aviez intérêt à courir rapidement pour sauter dans le premier astronef vers un autre monde. C'était là un foutu code d'honneur. Le mal fait à l'un d'entre eux doit être rendu, peu importe le prix et les conséquences, et cette vengeance, si non appliquée de leur vivant, était transmise à leur descendance. Ainsi, on évitait de violenter les roux. En général. Si l'on était pas un idiot.
Étrangement, le nombre d'idiots sur cette planète ne semblait diminuer car les statistiques sur les meurtres semblaient ne pas baisser.

Le soleil était sur la fin de sa course lorsque les travaux prenaient fin, permettant à Furancisu de s'absenter, confiant le commandement à un subordonné tandis qu'il partait inspecter ce que les roux proposaient à troquer. Cuiller en bois ouvragées, incrustées de quartz, miel de Bizz dans des poteries colorées, miel d'alpha ou non, différentes concoctions, herbes séchées, os, ivoire.... Jetant un œil sur la liste de plantes qu'il avait eu du chimiste, il identifia quelques unes des plantes sur les étals dont il nota mentalement les emplacements.

Le soir venu, son rapide repérage fait, il retourna au campement voir comment s'occupaient ses soldats. Deux d'entre eux montaient la garde, tandis que quelques autres jouaient comme ils le pouvaient au cartes, avec leurs gants sur les mains au coin du feu. Sans pare-vents, la chaleur du brasero était perdue pour la plupart. Ils auraient du bâtir un mur de glace ou quelque chose du genre. Tant pis pour eux, ils s'en chargeraient le lendemain.

Peloton..... S'adressa-t-il à la troupe encore en éveil, repos. Il me faut deux volontaires pour rester ici cette nuit, à surveiller nos affaires. Vous savez comme les roux sont curieux n'est ce pas ?

Quelques rires dans le groupe.

Le reste, vous avez quartier libre. Restez courtois avec nos hôtes, ne vous éloignez pas trop de la zone au risque de tomber sur un krakdent solitaire, et souvenez vous que les roux n'utilisent pas d'argent mais le troc. Votre équipement n'est pas trocable. Pour ceux qui veulent se balader, essayer d'apprendre ce que vous pouvez, sans pour autant froisser les indigènes. Selon les informations que vous trouvez, vous pourriez avoir mon intérêt. Des questions ?

Niet. Il n'y en avait pas. Tous semblaient avoir compris ses instructions. Délaissant les malheureux de corvée de surveillance, Furancisu parti vers le centre du rassemblement, là où se trouvait une sorte de dépression artificielle, illuminée par un feu en son centre, et où se tenaient de nombreux roux autour, écoutant l'un d'entre eux conter une histoire dans leur langue gutturale. Tous les roux partageaient cette langue étrange, mais un nombre plus petit comprenait le bas gothique, et un nombre encore plus faible maîtrisait parfaitement l'impérial.
Furancisu
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Message par Furancisu »

[MJ] Malcador a écrit : 15 mai 2019, 23:47
Intervention MJ demandée
Jet sur CHA-1 pour raconter un conte à une assemblée de culture différente.
Résultat : 18, échec marqué. Il t'est arrivé d'être plus passionnant, mais ce n'est pas un échec critique pour autant. Je te laisse aviser de la meilleure façon d'en rendre compte.

L'actuel compteur semblait réciter une histoire d'amour, dont Furancisu ne pouvait que deviner les éléments, n'en comprenant la signification qu'à travers la gestuelle, principalement, de l'orateur. Bien que les roux puissent à l'occasion s'affronter parfois dans des compétitions sportives inter-tribales, parfois des combats au premier sang, mais les récits guerriers n'étaient pas en vogue dans ce peuple.

Aussi, chercha-t-il dans son répertoire quelques contes ou histoires qu'il pourrait trouver pour ce public peu adapté, assez particulier. Et puis ils fallait aussi que ces histoires parlent également aux roux.... Peut être pouvait il parler de la colonisation de Tusken Troy ? Ou bien pouvait il narrer l'unification de Terra ? Les ruses du divin Corvus Corax, qui parvint à mystifier les orks dans l'une de ses campagnes ? Ou bien.....

Tout ceci, il y pensa, puis finalement décida de leur conter quelque chose de bien plus simple, bien plus terre à terre, et qui pourrait leur parler.

C'était une des anecdotes du vieux Boyko, ce vétéran d'un âge avancé et pourtant encore dans le service, qui en avait vu et revu. C'était lorsqu'il s'était essayé à la vie de trappeur sur Numéror. Ce pauvre vieux Boyko avait eu une baraque dans le grand Nord, où divers trappeurs se trouvaient et vendaient les fourrures des animaux qu'ils abattaient à la compagnie en charge du comptoir.

Un jour que ce brave homme revenait de chasse, avec son traineau tiré par ses chiens, en pleine tempête, voilà que 500 mètres avant le refuge, un ours élastique, sous espèce locale d'ours redoutable par sa capacité à étendre ses bras en certaines occasions, tuant de nombreux chasseurs peu au fait de cette espèce. Alors voilà que cet ours tombe sur le traineau, l'envoyant valdinguer, piégeant les bêtes dans les rennes du traineau tandis que Boyko, saisit de terreur, fui en courant vers la cabane plus loin, l'ours, alors à mis chemin, sur ses talons et gagnant du terrain petit à petit. Mais l'empereur dieu soit loué, lui et la bonne santé physique de Boyko, et doté d'une bonne tête. Ce fut d'abord son manteau. Puis sa veste. Puis sa chemise. Et son bonnet. Suivi de ses moufles. A chaque fois que l'animal gagnait du terrain, il lui jetait certains de ses habits sur lesquels se jetait le dangereux animal. Finalement, Boyko parvint à se mettre à l'abri à temps à temps, n'ayant plus sur lui que ses bottes et son pantalon.
La première chose qu'il fit fut de s'assurer qu'il ait à manger et à boire, ainsi que de se chauffer. Une fois fait, il réalisa alors qu'il avait laissé son fusil dans les restes de son traineau, réduit en charpie par la collision.

Fort heureusement, du moins pour lui, Boyko n'était pas un simple trappeur. C'était un vétéran de la garde impériale, qui avait fait son temps et gagné une retraite paisible, loin de tout conflit d'importance. On l'appelait l'"immortel" quand il était dans la garde. Tant pour sa chance que pour ses compétences, ainsi que la suite allait le montrer.

Dépourvu de pelle, il était piégé au milieu de nulle part, sans moyen de communiquer ni d'armes... Sauf qu'il avait avec lui une longue expérience martiale, remplie de sang, de mort mais aussi d'une volonté extrêmement forte de survivre.

Il avait de quoi se chauffer. Et un pic en fer pour remuer le bois dans le poêle à bois..... Démarrant un feu, il fit chauffer à blanc le fer puis, une fois bien certain de ce qu'il avait à faire, il ouvrit en grand la porte de son abris, hurlant à l'ours alors au loin, à quelques 50 mètres de là. L'animal, intrigué, se mouva lentement vers lui puis, à quelques 2 mètres de Boyko, ce dernier hurla une dernière fois en levant les bras, acte de provocation auquel répondit le prédateur, qui se leva sur ses deux pattes arrière.... Pour se prendre dans la bidasse un puissant coup d'estoc, la pointe chauffée à blanc du pic et rouler immédiatement de douleur au sol.

Profitant de cette diversion, il couru jusqu'aux restes de son traineau où se trouvaient encore certains de ses chiens et les restes de son traineau. Les pauvres bêtes étaient piégées dans les cordes emmêlées, tandis que Boyko se les caillait, tout en cherchant dans la neige son arme. Mais voilà que l'ours, plein de rage, revenait par là, tandis le trappeur avait finalement retrouvé son arme... Hors d'état de marche. Elle ne marchait plus. Les balles étaient bien dans la chambre, la graisse n'avait pas gelée.... Il lui fallu démonter à nouveau le fusil en entier, alors que chaque seconde comptait, ses chiens retenant l'ours élastique pendant moins d'une minute. Celle ci passée, la patience de Boyko tourna court et, alors que l'ours était finalement en train de se sortir de l'amas de cordes, de bric et de brocs dans lequel ses pattes étaient, Boyko perdit son calme et lança une bordée d'injures propres à faire rougir de honte le plus érudit et injurieux des commissaires de l'imperium. Tant de violence verbale et de colère suffirent visiblement pour que l'ours ne profite pas du moment où sa proie venait vers lui pour lui cracher au museau ce qui lui semblait être d'étranges imprécations. Et son fusil à la main, Boyko continua d'insulter cet ours sur tout le trajet vers l’abri. Ce n'est qu'une fois la porte métallique claquée avec violence derrière lui qu'il prit conscience de la stupidité de son acte. Affronter la bête à la baïonnette, aussi suicidaire que l'action eut été, aurait été une chose bien plus logique. Mais insulter cet animal plein de rage ? Certainement pas.

Quand à la suite....
Furancisu
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Message par Furancisu »

Une fois calmé, Boyko avait revérifié son fusil pour essayer de trouver ce qui avait mal tourné. A sa grand surprise, tout fonctionnait parfaitement, l'arme n'ayant gelé nul part, ni n'ayant subie de dégâts.... En fait c'était la sûreté. Elle était coincée. Dans la pression du moment, il n'avait pas fait attention à ce détail insignifiant. C'était... une erreur des plus basiques.
La nuit fut difficile pour Boyko. L'adrénaline qui était montée durant la journée était difficile à faire redescendre, et les deux jours suivant furent consacrés à imaginer des plans sur la comète, le fusil ne fonctionnant pas, la sûreté semblant être définitivement bloquée. Ça et les chiens de traineau encore en vie, aboyant au loin, piégés qu'ils étaient dans les cordes, et l'ours qui grattait par moment la porte métallique de l'abri.

Deux jours à perdre la tête, à bouger dans tous les sens dans ce qui était devenu une souricière... Rageant de ne progresser à rien, Boyko finit par jeter son arme au sol.... Qui fit immédiatement feu dans le toit, brisant l'ampoule qui illuminait la bicoque, plongeant alors dans les ténèbres Boyko.

Angoissé par cette soudaine absence de lumière, sentant une liquide chaux couler sur son front, il se mis à paniquer avant de soudainement réaliser qu'il ne souffrait nul part. Essayant de ne pas laisser la peur dicter sa conduite, il chercha en tremblant la lampe à pétrole qui était dans un placard puis l'alluma. A la lumière du carburant brulé, il réalisa qu'il n'avait été blessé à aucun endroit. En fait... Le liquide carmin qui lui peignait le visage ne provenait pas de son corps, mais du plafond. Le fusil avait tiré à la perpendiculaire par rapport au sol, faisant un trou dans le toit de l'abri, par lequel s'écoulait ce qui semblait être du sang.
Curieux par cet étrange phénomène, Boyko, une fois débarbouillé et armé de son fusil cette fois ci en état de marche, poussa la porte du repaire.... Mais celle ci résista. En forçant un peu, il réussi cependant à ouvrir celle ci et à s'étaler dans la neige.

Et quelle ne fut alors pas sa surprise en découvrant, sur le toit enneigé de l'abri.... Effet de scène mis en place par Furancisu..... L'ours ! Celui ci, rusé comme un renard des neiges, s'était planqué au dessus de la porte, en embuscade, attendant patiemment que le trappeur sorte pour lui tomber par dessus.

Son traineau mis en pièces, ses chiens blessés, et une grosse frayeur, Boyko chercha alors un moyen de rentrer au comptoir où se réunissaient alors les chasseurs. Pour cela, il libéra ses chiens, qu'il nourrit par le corps de l'ours, corps qu'il utilisa ensuite comme nouveau traineau pour rentrer.
Et c'est ainsi que Boyko "l'immortel" cessa d'être trappeur, trouvant cette profession bien trop dangereuse, et préféra s'engager dans les forces de défense planétaire de Numéror, un métier bien plus tranquille pour son vieil âge, et surtout moins dangereux.
[MJ] Malcador a écrit : 15 mai 2019, 23:44
Jet effectué. Disons que tu aurais pu être plus convaincant. Peut-être la prochaine fois.
Furancisu, malgré un mauvais départ, pensait que cette anecdote pourrait plaire à un public de roux. Même s'il ne parlait pas leur langue et n'avaient pas la même culture, certains dans le public traduisaient petit à petit aux autres le contenu de son histoire, ce qui faisait que le récit était difficile à suivre, mais était néanmoins compris.
Vers la fin, il ne s'attendait pas à un tonnerre d'applaudissements, mais la réception finale de sa prestation fut quand même légèrement désagréable pour son amour propre. Il y eut quelques applaudissements polis, très isolés dans la foule, une grande majorité silencieuse qui discutait entre elle, puis d'autres, aussi nombreux que ceux applaudissant, qui jetaient des boules de neiges sur l'orateur humain qui, n'en demandant pas plus, évacua rapidement le podium pour un autre compteur.

Un accueil plus que mitigé donc. Surtout que Furancisu ne maîtrisait pas tous les codes de l'art oratoire, comme il s'en rendit compte rétrospectivement. Il avait du changer des éléments pour mieux permettre aux rois de les imaginer, d'autres avaient été un peu trop décrits, nécessité dialectique incontournable mais néanmoins brisant par moments le rythme du récit, ce qui donnait un fil décousu au final.... Mais au moins l'expérience était retenue. Mieux travailler le discours et la gestuelle qui l'accompagnait. Puis parler la langue aussi....
Furancisu
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Message par Furancisu »

[MJ] Malcador a écrit : 17 mai 2019, 12:13
Intervention MJ demandée
Jet sur END-3 pour consommation de breuvage assez tonique.
Résultat : 1, réussite critique. Tu es bien sûr libre de ton interprétation.


Quelques tapes dans le dos plus tard, le commandeur repris sa place au milieu des roux, pour laisser à un autre le soin de divertir les tribus, tandis qu'un subhumain un peu plus âgé que les autres vint s'installer à côté de Furansicu pour taper la discussion.

Ta prestation était moyenne humain. C'était celle d'un enfant. Mais ton histoire était bonne. Tu ne mérites pas notre admiration, mais ta présence est néanmoins tolérée pour ce soir.

Pendant que les contes et histoires étaient racontées, on se passait dans la foule du lait fermenté, aromatisé d'herbes et de champignons divers, ou de miel de Bizz, le tout chauffé pour rester solide malgré le froid.

L'alcool réchauffait bien. Peut être même un peu trop. Mais les effets chimiques de la concoctions n'étaient néanmoins pas assez forts pour pousser Furancisu dans les vapes. Il fallait croire que ces années passées à l'académie où, en soirée, ses débauchés camarades de chambrée passaient leurs nuits dans les bordels et tavernes de la cité haute de Lastrati avaient payées. A force de s'enfiler, pour faire bonne figure, ou du moins donner cette impression, des verres d'alcools divers, avaient du rendre son corps quelque peu résistant aux breuvages fermentés. Quand bien même désormais, cela faisait des années qu'il se contentait de siroter des alcools bien plus doux et plus rarement que dans sa jeunesse.
Mais regardez donc qui parlait ! Un vieil idiot de 36 ans !!!

L'étoile polaire, lumière principale de la voute céleste, illuminait le ciel et la terre, permettant de distinguer, si on laissait à l’œil le temps de s'adapter aux changements de lumière occasionnés par la disparition du soleil, la plaine balayée par les vents, dont la monotonie n'était rompue que par quelques arbres, bosquets et rochers et, au lointain, la ville ruche recouverte sous les glaces, confondue pour une montagne.
Magnifique bouquet d'étoiles, trainée de lait à travers l'espace, étoiles filantes brûlant dans le ciel de minuit, se désintégrant avec une extrême violence à mesure qu'elles se heurtaient aux particules de plus en plus nombreuses dans leur chute vers le sol, attirées impitoyablement vers leur fin par cette impitoyable gravité....

Délaissant le ciel, Furancisu rejoignit ses hommes pour sommeiller dans l'un des igloos construits.

Une nuit calme, des rêves calmes, un réveil agréable. Que demander de plus ? Un peu d'eau chaude pour faire partir cette haïssable gueule de bois chopée la veille ? Certainement.

Le lendemain vit l'arrivée, dans l'après midi, d'une partie de la garnison, venue avec du matériel à échanger avec les roux. Tissus, vivres, outils, médicaments.... Voilà ce qui avait été amené. Exactement ce qu'il lui fallait. Que des objets aisés à transporter et conserver, et utiles au quotidien pour les roux. Ceux ci échangèrent de bon gré certaines de leurs herbes, allant parfois même trouver eux même les humains pour procéder à du troc, au plus grand plaisir de Furancisu qui voyait de nouvelles herbes se rajouter à leur stock, en plus de quelques pots de nectar de Bizz alpha. Bien entendu, n'ayant pas de talent exceptionnel pour le commerce, il laissa les négociations à d'autres, plus aptes à cela, se contentant de rester en retrait lors de ces occasions, offrant à la fin des échanges soit un sac de billes en verre, ou, plus pratique, un purgatif animal, souvent plus efficace que ce que les roux pouvaient eux même fabriquer avec leurs faibles ressources et connaissances. La bonne santé de leurs troupeaux était une constante chez eux.

Les jours se succédèrent, le commandeur, voir quelques uns de ses hommes, curieux ou tout simplement désireux de boire un bon coup, assistèrent aux assemblées, écoutant les histoires et, quelques uns un peu plus dégourdis que leur officier, racontant les leurs, récoltant au passage quelques applaudissements mesurés. Après trois jours sur place, Furancisu organisa le départ du convoi et fit un inventaire des achats, pour cet enfoiré d’administrateur municipal qui lui tiendrait immanquablement la jambe durant des heures et des heures pour lui reprocher telle ou telle dépense..... La peste soit de ces bureaucrates vermoulus ! Il eut été peu surprenait que les choses s'organisassent mieux si l'on se débarrassait d'eux. Même avec rien pour les remplacer, on se débrouillerait certainement moins mal sans leur présence dans l'administration.

Le commissaire le plus incompétent et le plus ignare en sciences de gestion n'eut pas fait pire. En fait, il eut peut être même fait mieux....
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Message par Furancisu »

Commandeur !

Se retournant, Furancisu vit venir vers lui... Kostya. Son enseigne.....

Image

Quelque chose vous tracasse enseigne ?

Au rapport commandeur !

Garde à vous..... Ça commençait déjà mal.

Conformément à vos instructions, je suis parti à la chasse aux informations. Ce midi, une tribu de roux arrivée dit avoir vue un objet tomber du ciel il y a de cela quelques jours. Malheureusement, il aurait sombré sous la glace d'un lac et ils n'ont pas pu s'en approcher à cause des orqueurs qui utilisent le site comme lieu chasse.

Eh bien ? Un gros rocher est tombé de l'espace et alors ?

Ils disent avoir vu de la lumière sous l'eau. Je demande à avoir une patrouille pour enquêter sur place !

Kostya... Vous savez que tout n'est pas bon pour une médaille ?

Affirmatif !

"Et il en démord pas en plus...."

Accordé. Trouvez vous un roux comme guide jusqu'au lieu, passez lui une monture pour gagner du temps, marquez le lieu sur une carte une fois sur place, inspectez l'endroit puis contactez nous par radio avec de passer au reste. Puis faites gaffe. Vous allez avoir une fenêtre bien faible avant la tempête. 3 jours au plus court, 7 au plus tard selon la station. Alors faites....

Da chef !

"C'est déjà un peu mieux."

Laissant Kostya à ses péripéties, Furancisu retourna à son inventaire avant d'ensuite rejoindre sa monture pour ordonner le départ vers le grand Est, tandis que cette tête brûlée d’enseigne filait, avec quelques hommes, un guide, des coolies roux et une radio, vers le Nord.
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Message par Furancisu »

Arrivés aux alentours de la ville-igloo, l'expédition fit un léger détour pour éviter de piétiner le patient travail des fermiers d'extérieur, ces agronomes de haut niveau parvenant à faire pousser certaines plantes hautement nutritives hors des serres, capables de résister au froid et aux conditions de vie parfois extrêmement hostiles de Numéror. Après elles étaient extrêmement acides et ne servaient qu'uniquement de rations de secours tant elles étaient infectes pour le palais humains..... Incidemment, les espèces chevalines en raffolaient. D'où de nombreuses enclosures.

Faire le tour du dôme n°9 leur prit une bonne demi-heure, et les amena au niveau de la ligne de chemin de fer et du télégraphe. On voyait au loin quelques ouvriers emmitouflés dans leurs manteaux, s'échiner à bidouiller un aiguillage que quelque idiot avait cherché à dégripper en jetant de l'eau bouillante dessus, empirant l'état dans lequel se trouvait le levier, désormais recouvert d'un bloc de glace, l'eau ayant presque instantanément gelée. Résultat, il fallait le chauffer doucement au feu de bois ou au chalumeau, ce qui prenait bien plus de temps que si l'on avait fait les choses correctement dès le début....

Le retour à la base fut accueilli avec joie par la plupart des hommes - et des femmes - qui allaient pouvoir souffler un peu après avoir passés plusieurs semaines dans un endroit anxiogène puis dans la steppe. Surtout qu'après ce genre de mission, les jours de repos comptaient moitié plus par rapport à une patrouille prolongée. Certains allaient se reposer auprès de leur famille, d'autres au bordel ou à la taverne quand à certains, plus rares, ils préfèreraient mettre à profit ce temps de disponible à la minuscule bibliothèque de la base, feuilletant les rares ouvrages présents dans ses rayons. Ou travailler durant leur temps libre. Dans des chantiers, au bordel, dans quelque taverne ou boutique.... Une bonne partie avait un second travail en dehors de l'activité militaire. Bien entendu, Furancisu désapprouvait ce genre d' "à côté", estimant que ses hommes étaient des soldats et non pas une milice, mais qu'y pouvait il ? Le règlement ne l'interdisait pas, aussi idiot trouvait il cela. Mais au moins cette partie de la garnison était de plus en plus réduite grâce à ses efforts....
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Message par Furancisu »

Les nouvelles du jour étaient mauvaises. Le gouverneur planétaire avait fait augmenter les quotas de production par "solidarité" envers les compatriotes impériaux de Cadia, aux prises avec des hérétiques. Les informations sur le sujet étaient floues, tout au plus savait on que la porte de cadienne était sous attaque, et qu'il était du devoir de tout citoyen pieu et loyal de faire tout son possible pour les hères au combat..... Quand bien même à l'autre bout de la galaxie. Un détail que l'on se passait de transmettre. Sans parler du délais pris par l'information pour remonter à leur monde désolé. Le temps qu'elle soit arrivée, tout devait être finit. Les surplus produits ne serviraient à rien, et le gouverneur s'enrichirait par-dessus, tout comme l'administrateur municipal. Tout le monde se servirait sur le gâteau, et ce serait les mêmes qui trinqueraient à la toute fin du processus. Classique. Et stupide. On mettait sous pression des réserves de productivité pour des choses inutiles, quand une partie du réseau ferroviaire avait besoin d'être réparé, faute d'un entretien convenable au quotidien. Ou bien investir des ressources, pour développer de nouvelles mines ou améliorer la productivité d'unités de production déjà existantes, améliorer l'ordinaire des travailleurs, leurs conditions de travail, leur santé, le chauffage des cités.... Mais non. Et le pire, c'est que l'on continuerai de faire des vaches maigres dans la garnison.

Au-moins était il le moins mal logé, pour ce que lui coutaient les montures, il pouvait encore dégager un petit excédent..... Reste qu'en attendant les nouvelles de la porte cadienne allaient augmenter le pourcentage de la population touchée par le travail forcé. A moins qu'il n'y ait des fous assez téméraires pour s'afficher ouvertement comme étant des traîtres et des hérétiques, refusant de soutenir l'effort de guerre pour l'Empereur.... Ou c'est ainsi qu'ils seraient présentés.

Foutus parasites de technocrates. Puisse cette bureaucrature moisie et inefficace s'écrouler sous le poids de sa propre corruption. En attendant, lui, avait à fournir un rapport écrit des achats effectués pour en obtenir un remboursement de la part de l'administration centrale manu-militari. Le miel de Bizz alpha restait l'une des seules choses avec lesquelles personne ne se permettait de faire des tours.... En général.
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Message par Furancisu »

Nous étions en l'an 41 950 et les quotas de production avaient encore augmentés, de même que les annonces planétaires faites par la radio d’État... C'en était insupportable. La pression fiscale également. Déjà des grèves et émeutes étaient apparues un peu partout sur la planète. De même que la paye des soldats accumulait de plus en plus de retard. De même, la troupe avait plusieurs fois eu à faire des manœuvres pour calmer l'agitation.... Toujours temporairement. Les espèces de milices que l'administration employait d'habitude pour ce genre de taches préféraient ne pas se risquer de trop près à des foules en colère.

A ces ennuis pour Furancisu s'ajoutaient la trouvaille de la patrouille envoyée en exploration vers une météorite tombée il y a quelques jours dans la steppe. La radio avait juste dit qu'ils avaient trouvés quelque chose de sérieux, et reviendraient avec. Sans plus. Cela commençait à lui courir sur le haricot.

Ça n'était que 5 jours après, alors que la tempête s'approchait de la ville, que la patrouille redonna signe de vie. Alors que les nuages assombrissaient le ciel, le commandeur prit quelques hommes avec lui pour rejoindre les hommes avant qu'ils ne rentrent en ville. De toute évidence, l'on ne souhaitait pas discuter de leurs trouvailles de manière à être entendus.

A raison.

Si la patrouille était rentrée après plus longtemps que prévue, en réalité c'était parce que leur officier avait insisté pour ramener avec eux la chose, trainée en cela par un traineau improvisé, sur des kilomètres de terrain. Et quelle chose. D'aspect, ça ressemblait à un module d'évacuation, le genre de choses que les chanceux de la marine pouvaient utiliser pour évacuer le navire. Enfin les chanceux... Ceux dans la bonne file, puisque dans le meilleur des cas il n'y avait qu'une place pour deux membres d'équipages de disponible, le mechanicus estimant que le taux de pertes avant l'abandon d'un vaisseau devait être de 50%. Pas de bol pour l'autre moitié si celle ci était encore en vie. D'où l'utilisation du procédé des deux colonnes, dont le sort se jouait souvent à pile ou face. Et donc il avait sous les yeux une capsule. Mais pas de fabrication humaine, à en juger par le style. Trop lissée.

Tovarich. C'est quoi ce truc ?

Kostya au rapport commandeur ! Nous avons trouvé ceci au fond de l'eau, sous 10 mètres de profondeur, l'objet ayant percé la glace. Grâce au roux nous accompagnant, nous avons pu le remonter à l'aide de cordes. Il y avait également deux corps de trouvés. Bleus, sans doute à cause du froid, pas de nez, peut être des mutants ? Mais dans ce cas, d'une espèce encore inconnue ? Et pourquoi dans une capsule de survie.... Si c'en était bien une....

Bien. Vos observations sont notées. Secret absolu autour de tout ça. Mettez une bâche par-dessus on ramène le tout à la base. Compris ?

Aye !

Il avait du boulot sur la planche....
Furancisu
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Re: Glace, Serres et Miel

Message par Furancisu »

De retour à la base, Furancisu ordonna que l'on prépare une chambre stérile, où il fit entreposer dans le plus grand secret possible les corps gelés, tandis que la capsule, bloc métallique de plusieurs mètres de haut et large, était dissimulée dans un hangar en pleine nuit, durant le couvre-feu. Enfin, il avait fait venir deux chirurgiens et un chimiste, avec leurs outils, de l'hospice, sans pour autant leur révéler davantage sur la raison de leur convocation.
Les recevant dans son bureau, il commença par les remercier d'être venu - non pas qu'on leur ait tellement laissés le choix - et de leur faire part de son inquiétude face à "divers évènements" qui troublaient la bonne paix civile et la tranquillité d'esprit des honnêtes citoyens si chère au très capable administrateur planétaire. Néanmoins, ne pouvant en dire plus, il devait leur demander de signer une clause de confidentialité avant d'en dire plus. Car ce qu'il s’apprêtait à leur révéler serait aisément classé "secret défense".

Là, les practiciens se regardèrent entre eux, hésitant franchement sur la démarche à suivre. Après tout, n'était-ce pas la curiosité qui avait tuée le chat ? Alors pourquoi prendre le risque ? Mais d'un autre côté, on leur assurait que cela ne les concernerait que peu longtemps, leur tâche accomplie, ils seraient libres de retourner vaquer à leurs occupations. Et que de toute façon, le secret risquait d'être éventé dans les mois ou semaines suivantes;;;;

C'était assez pour les convaincre. Ronger son frein des années durant avec ce que l'on savait mais devant garder le secret..... Non merci.

Bien. Messieurs, suivez moi je vous prie.

Se levant, le commandeur les précéda vers la chambre stérilisée, une grande salle où les cadavres bleuis par le froid étaient rangés sur des tables, dissimulés sous des draps. Certains avaient encore leurs atours sur eux, bien que Furancisu, lors de la découverte des corps, ayant profané l'un d'entre eux en taillant dans le tissu au niveau du haut du corps avec son sabre afin de confirmer quelque chose. C'étaient des mamaliens, le spécimens inspecté ayant de quoi nourrir des petits avec deux petits pis.

Messieurs. Gants, blouses et masques je vous prie. Comme vous le voyez, nous sommes en présence de xénos. Décédés. Votre mission va être de disséquer ces humanoïdes mamaliens et de nous en apprendre autant que possible sur leur biologie, métabolisme et physiologie. Considérez que les sujets ici... Non. Nous vous laissons libres d'établir vos propres théories. Je vous souhaite de réussir dans votre travail. Au moins soucis, demandez au maître sergent Boyko, dit il en désignant le vétéran. Pour ma part, je dois m'occuper d'autres choses.

La capsule l'intéressait. Il avait quelques connaissances technologiques, sans doute légèrement supérieures à ce que l'on pouvait trouver à Numéror, et entendait bien les mettre à profit pour découvrir ce que contenait celle ci. Surement, du matériel radio, des armes, des rations de survie et, s'il avait même de la chance, un ordinateur de bord. Il peinait, il est vrai, à apaiser l'esprit machine de ces saloperies de boites de conserves, mais Martina savait y faire de son côté. Et pas forcément avec les rites que l'on vous rabâchait lorsqu'en compagnie d'un prêtre assermenté du mechanicus....
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