La seule journée paisible, c'était hier...

Warhammer 40,000 est une dystopie couvrant un vaste univers se situant au 41e millénaire. Différentes factions s'agitent au sein de cet univers, notamment l'Imperium de l'Humanité, un empire totalitaire interstellaire, fanatique et décentralisé, qui rassemble la grande majorité de l'humanité depuis des millénaires et qui est la plus grande puissance militaire de la voie lactée ; les races en présence sont les Orks, les Eldars, les Démons du Chaos, les Tau, les Nécrons, les Tyranides et les Eldars Noirs.
Avatar du membre
Lucius Aurelius
Messages : 56
Enregistré le : 29 oct. 2018, 13:48

Re: La seule journée paisible, c'était hier...

Message par Lucius Aurelius »

Segmentum Pacificus, Elona, Comté de Niobé, Terrain de manoeuvre Ignis, 999.M41.19h55.

Umah continuant de hurler et de tirer comme une damnée n’avait pas remarqué l’arrivée brutale du caporal Geist dans la tranchée. Ce dernier s’y était jeté comme un vulgaire sac de sable alors que les balles et les lasers fusaient autour de lui.

Le temps qu’Umah sorte de sa folie furieuse et que Geist se remette d’aplomb la situation avait changé. Sentant le vent tourner en leur faveur, les assaillants maintenant tous déployés au sol, partirent à l’assaut des tranchées. En même temps, venant de milliers de bouches, un intense cri de guerre survola le champ de bataille. La dernière phase de l’assaut planétaire commençait.

Les mortiers et les obus ravageaient les lignes de défense. Les balles, grignotaient les sacs de sable comme des centaines de souris sur un sac de grain. Leurs couverts se désagrégeant, les défenseurs tombaient un par un. Les pièces lourdes des tranchaient tentaient de ralentir l’assaut, mais en vain. D’ailleurs, plusieurs canons lasers et autocanons furent mis en hors d’état de service par des tirs d’armes lourdes ennemies. Les assaillants étaient trop nombreux. Courant et tirant comme des fous furieux, leur avancée était implacable. Pour la première fois depuis le débarquement, les défenseurs commençaient à voir clairement les troupes du chaos. Ce n’était plus des silhouettes sombres et lointaines, mais des soldats très différents à l’uniforme macabre. Une parodie d’humanité… Tous semblaient enragés et excités à l’idée de se battre et de verser du sang. Sur une bonne partie d’entre eux, des traces de mutations étaient visibles. A la vision de ces sbires des sombres puissances, les réactions furent variées. Certains, terrorisés, tentèrent de fuir. A peine sorti des boyaux de défense ils furent tous fauchés. Leurs corps, basculant inertes dans les tranchées qu’ils avaient voulus fuir. D’autres restèrent totalement hébétés, paralysées par la peur qu’inspiraient les assaillants.

Le sergent Costa n’était pas de ceux-là. Jurant et crachant à l’encontre des soldats ennemis, il hurla dans la tranchée à l’attention de son escouade.

- Soldats ! Aujourd’hui nous allons mourir. Je refuse de mourir avec une balle entre les omoplates, dit en secouant dédaigneusement avec son pied le cadavre d’un fuyard retombé dans la tranchée.

- C’est pourquoi nous allons tenter l’impensable. Justement ce que l’Empereur désire de nous. Nous allons contre attaqué l’ennemi. On va sortir de ces tranchées ! Ils ne s’attendent surement pas à cela. Et c’est pour cette raison que c’est notre meilleure chance! La fin de la phrase du sergent fut couverte par le vacarme de véhicules blindés.

Toute l’escouade regardait le sergent avec des yeux ébahis. Costa n’était pas plus courageux que les autres tout compte fait songea Lorenzo. Sa peur lui avait fait complètement perdre la raison.

- A mon commandement, s’empressa le sergent Costa.

- Non, sergent. Nous ne ferons pas ça.

- Qui a dit ça ?

- Moi, sergent, dit Lorenzo en assumant toute responsabilité.

- Très bien, vous passerez le premier alors, répondit froidement Costa en braquant son pistolet sur le première classe.

- En route, montez sur cette échelle, on vous suit. C’est un ordre !

- Mais … sergent …, balbutia Lorenzo au comble de la stupeur.

- Les autres suivront n’ayez crainte, dit le sergent faisait passer son arme sur chaque membre de l’escouade.

Tous les soldats de la Delta étaient stupéfaits et leurs yeux étaient écarquillés de terreur. Les décisions et l’attitude de Costa étaient complétement déroutantes. Que faire ? Suivre Lorenzo vers une mort plus que probable ? S’opposer au sergent ? Tous avais raffermis la prise sur leurs armes, mais personne n’avait le cran de s’opposer à Costa.
Alors que Lorenzo montait un à un les barreaux de l’échelle en gémissant, rien ne semblait pouvoir améliorer sa situation. Les autres escouades à proximité se faisaient étriller par les tirs ennemis et avaient d’autres préoccupations immédiates. Les membres de la Delta étaient toujours aussi immobiles et le sergent Costa, toujours aussi menaçant avec son arme laser. Le temps ne paraissait plus s’écouler, il était devenu immuable. Quelqu’un allait-il intervenir ?

-Idiot !

Ce mot fusa comme la décharge laser qui suivit. Une seconde plus tard, le sergent Costa s’effondra raide mort, un trou entre les omoplates…

Toute l’escouade se tourna vers la source du tir, prêt à faire feu. Debout, au-dessus de la tranchée se tenait un officier vêtu d’une tenue macabre, un pistolet encore fumant dans les mains. A ses côtés, une vingtaine d’hommes avaient braqués leurs fusils laser sur l’escouade Delta. A la moindre incartade, ils ouvriraient le feu. Aucun des membres de l’escouade du feu sergent Costa n’avait déjà vu ces soldats, mais tous avaient entendu parler de leur régiment. La Death Korps de Krieg. Un régiment aussi terrible que le laissait supposer son nom.
Image
- Les pleutres laissent leurs hommes mourir au combat, leur esprit étouffé par la peur. Pas nous. L’heure de la retraite a sonné, et personne ne sera laissé derrière nous. Le courage est noble, mais il ne se situe qu’à une nuance de la stupidité. Apprenez à faire la différence.

- Hé, soldat, s’adressa l’officier de la Death Korps à Lorenzo.

- L’Empereur protège, mais met ton casque tu veux ?

Pressé par Costa, dans la panique, Lorenzo avait été prêt de partir à l’assaut des assaillants sans son casque. Comme un signe de remerciement, il acquiesça, les yeux écarquillés.

Afin de couvrir la retraite des tranchées, les hommes de la Death Korps se mirent à tirer de toutes leurs armes. Derrière eux, les multi-lasers de leurs transports de troupes « Chimère » firent aussi parler d’eux. Tel un dieu de la guerre, l’officier de Krieg debout, tirait avec son pistolet. Sans se mettre à couvert, appuyé par ses hommes dont il avait toute confiance, les balles adverses ne semblaient pas l’atteindre. Cet homme était-il le sauveur ou le fossoyeur de l’escouade Delta ?
Image

Segmentum Pacificus, Elona, Comté de Niobé, Terrain de manoeuvre Ignis, 999.M41.19h55.

Ayant détectés un intrus dans leur champ de vision, le groupe de soldats avança armes au poing, prêt à faire feu. Contre toute attente, une jeune femme vêtue d’un uniforme local se releva brusquement en appelant à l’aide. Tous la mirent en joue et avancèrent, la tête de l’inconnue dans leurs viseurs.

- Qu’est-ce que vous foutez là, cria celui qui semblait être leur chef.

Voyant qu’ils n’avaient visiblement rien à craindre, les soldats relâchèrent d’un cran la prise sur leurs armes. La femme n’était qu’armée d’un couteau. Bien que de bonne facture, elle ne pouvait rien tenter à cette distance contre leurs armes lourdes. L’officier Tallarn avança vers Taille, son fusil laser pointé vers elle.

- Vous cherchez à fuir ce merdier aussi ? Quelle est l’état du blessé ?

- Je suis le capitaine Ali Radja, 22ème régiment d’infanterie de Tallarn. Voici mon bras droit, Aïcha Djamena, lieutenant, opératrice lance-plasma. Et voici les premières classes, Khaaba et Madji. Mais si nous sommes ici à cet instant c’est grâce au secours in extremis des majors Marcus et Sextus, membres des forces spéciales du 30ème Harakoni Warhawks.

L’inconnue restant silencieuse, la lieutenant Djamena pris la parole.

- N’en disons pas trop, j’ai aucune confiance en elle Ali, dit-elle en dévisageant Taille d’un air mauvais.

- Aïcha à raison, déclinez votre identité. Et surtout dites-nous ce que vous foutez ici ? Ou est votre régiment, ou sont vos camarades ? Votre uniforme local ne sera en aucun cas un laisser-passer. Trop de traîtres ont tendance à se cacher parmi nous.

- Et baissez ce putain de couteau, conclut Aïcha Djamena.

Tous dévisageaient Taille, leurs armes prêtes à servir. Le sourire mauvais d’Aïcha Djamena conjugués au bruit de plus en plus menaçant de son lance-plasma aurait fait parler n’importe quel homme sain d’esprit.
Avatar du membre
Lucius Aurelius
Messages : 56
Enregistré le : 29 oct. 2018, 13:48

Re: La seule journée paisible, c'était hier...

Message par Lucius Aurelius »

► Afficher le texte
La jeune garde continuait de tirer et de hurler sa rancune, sa colère et sa terreur quand le caporal Geist tomba dans la tranchée, a quelques mètres à sa gauche. Elle ne s'en rendit pas compte tout de suite, bien sur, étant trop.. "occupée" par sa rage aveugle. Mais quand elle se pencha pour recharger son arme, elle vit le caporal allongé dans la boue et le sang. Elle cligna des yeux, puis revint soudainement à elle-même.

Elle se mit a bégayer, essayant de s'expliquer, ou de se justifier, a elle-même, ses actes, ses tirs et ses cris. Mais cela semblait vain. De un, les autres l'ignoraient, trop occupés a défendre leur vie chèrement. Quand à Geist, elle l'avait perdu de vu, le caporal ayant sûrement repris le combat lui aussi. Alors elle restait là, bégayant des excuses pour un comportement somme toute assez normal en temps de guerre.

C'est alors qu'elle se rendit compte que les forces du Chaos prenaient l'avantage, repoussant lentement les gardes impériaux, qui tombaient comme des mouches autour d'elle. Le sergent Costa se dressa alors, symbole de force et de résistance face à l'Ennemi, hurlant des ordres, ne se souciant pas du danger. Cet homme était vraiment un modèle, le modèle du Garde Impérial, brave et loyal. C'est pourquoi elle fut surprise que Lorenzo, traître, ne discute les ordres, refusant de suivre le sergent.

Elle se posta à côté du sergent, comme pour lui témoigner son soutien. Mais la seconde suivante, un tir atteignit Costa, le sang giclant dans le visage de la jeune recrue se tenant a côté de lui. Hébétée, elle fixa le cadavre, tremblant de tout son corps. Non, Costa ne pouvait pas mourir. Ce type était immortel! Il était invincible..

Mais non, il gisait bien là, mort, désarticulé. Elle se tourna alors vers les assassins du sergent et leva son arme, ne sachant pas trop quoi faire, sous le choc.

"Vous... vous avez tuer le Sergent!" hurla-t-elle.

Le soldat qu'elle visait, le chef de ce groupe de la Death Korps, devait bien voir que c'était le choc qui la faisait agir ainsi. Si elle était chanceuse, ils allaient la calmer. Mais pour le moment, elle continuait de pointer son arme, tremblante, vers l'officier assassin.
Avatar du membre
Lucius Aurelius
Messages : 56
Enregistré le : 29 oct. 2018, 13:48

Re: La seule journée paisible, c'était hier...

Message par Lucius Aurelius »

► Afficher le texte
Après son atterrissage plein de grâce et de poussière, il fallut au Caporal Geist, magnifiquement étalé sur le sol, quelques secondes afin reprendre son souffle. Pendant un instant, il resta là, allongé sur le sol, semblant plus ressembler à un jeune homme endormi qu'à un soldat en pleine bataille. À sa manière, il ne se souciait plus vraiment du massacre qui se déroulait autour de lui, toujours habité par la nonchalance qui le caractérisait tant. Comme un enfant que l'on aurait malencontreusement tenté de tirer de son sommeil, il préférait s'adjuger quelques minutes de plus, un infime repos avant de reprendre le combat qui l'attendait à son réveil. Le sprint qu'il venait d'entreprendre avait mis ses nerfs à vif, et si son physique lui permettait sans trop de mal de se remettre du choc, la fatigue commençait néanmoins à lui peser sur les épaules, ainsi que sur le moral. L'accalmie ne dura de toute manière pas plus longtemps et Aestaban fut bien vite tiré de sa somnolence par les bégaiements plaintifs de Tamblyn. Depuis quand était-elle là ? De toute manière, ça n'avait pas d'importance. Les obus tombant, les fusils chantonnant et les balles volatiles le ramenèrent sans peine à la réalité et au climat de bataille qu'il avait pendant un cours instant abandonné. Une journée normale sur une planète normale, pour un garde tout ce qu'il y avait de plus normal.

C'est dans un râle qu'il daigna finalement se relever, seulement pour constater, non sans un brin d'énervement, que la situation avait encore une fois empirée. Des explications d'Umah, il n'avait pas grande chose à faire : il ne comptait pas perdre son temps en des paroles inutiles alors que les hordes chaotiques se rapprochaient de minute en minute. Mais pour faire quoi ? Le rapide coup d'oeil qu'il jeta aux alentours ne fit en effet que confirmer ses appréhensions : les chances de réchapper vivant de ce bourbier se faisaient minces, autant pour lui que pour le reste du régiment. Rester combattre était une assurance de mourir décimé par l'ennemi, mais les quelques malheureux ayant tenté de fuir n'avaient visiblement pas survécu beaucoup plus longtemps. Au final, réchapper à sa petite escapade au devant des lignes ennemies semblait n'avoir fait que retarder l'inévitable...

Sans prévenir, la voix du sergent Costa se fit alors entendre, couvrant de son ton puissant le brouhaha général qui régnait dans la tranchée. C'est qu'Aestaban avait bien faillit l'oublier, celui-la. Ce n'était pas comme s'il avait été occupé à risquer sa vie durant les 15 dernières minutes, mais la hiérarchie militaire avait parfois tendance à lui sortir de la tête dans ce genre de situation. Et s'il s'imaginait que le sergent pouvait ramener l'ordre parmi les troupes, l'Alcatran dût bien vite constater que c'était finalement tout le contraire, si bien que le soldat accueillit les ordres de son supérieur avec un rictus plus qu'hostile. Est-ce qu'il avait complètement perdu la tête ?

Le no' man's land, Geist venait d'en faire l'expérience et autant dire qu'il n'était clairement pas emballé à l'idée de devoir y remettre les pieds. Seul la chance et la couverture soutenue de ses camarades lui avait permis d'échapper à ce marécage de corps et de boue, et maintenant qu'il en était enfin sorti, on voulait qu'il y replonge la tête la première ? Très peu pour lui, non. Il n'était pas vraiment dans sa nature de refuser des ordres, mais cette fois, le sous officier avait clairement eu raison de sa patience. Oui, se battre ne le dérangeait pas : au contraire, les années passées dans les bas-fonds d'Alcatran lui avaient presque fait prendre goût à l'art du combat, ou au moins acclimater à la violence constante de ce monde. Mais ça, ce n'était pas une bataille. Ce n'était qu'une course suicidaire lancée en plein contre un mur de balles. Un massacre unilatérale ou l'on ne pouvait espérer apercevoir ni le visage, ni connaitre le nom de celui qui mettrait fin à nos jours, sans parler de faire couler son sang. Et ça, Geist ne pouvait pas l'envisager.

Visiblement, il n'était d'ailleurs pas le seul, Lorenzo s'étant immédiatement opposé à l'injonctive du sergent, pour finalement être ramené à l'ordre tout aussi vite par le pistolet du Sergent. Les poings serrés, il se contenta d'observer la scène, attendant impatiemment de voir comment allait évoluer la situation.

Puis le coup de feu retentit.

Avant qu'il n'ait le temps de cligner des yeux, le sergent Costa s'écroula au sol. Il ne restait de sa poitrine qu'un troue béant dont s'échappait une légère odeur de fumée, tandis que se tenait au-dessus de son corps sans vie, un homme, dont l'uniforme funèbre annonçait à lui seul la tournure que prenait les évènements. Si Aestaban n'avait lui-même jamais vu un officier porteur de ces symboles, il avait, comme tout membre de la garde, déjà entendu de nombreuses rumeurs sur les possesseurs de ces insignes. Des hommes qui n'avaient pas hésité un seul instant à plonger leur propre planète sous le feu nucléaire par simple loyauté envers l'Imperium. Des soldats insensibles à l'idée de mourir, ne cherchant que le martyr au nom de l'empereur-dieu. Geist n'était pas un homme particulièrement impressionnable, oui, mais il devait avouer que les voir de ses propres yeux lui donnait des frissons. La Death Korp de Krieg était donc sur Elona... L'autorité avait visiblement changé de main au sein de l'escadron Delta, et de la manière la plus brutale qui soit.

Au moins, l'officier qui commandait ce redoutable régiment semblait-il savoir comment s'y prendre en matière de bataille. Aestaban avait toujours éprouvé un certain respect pour le sergent, mais sa mort ne l'affectait pas pour autant : ce dernier avait perdu tout son soutien à la minute où il avait décidé de braquer son arme sur le caporal. C'était désormais devant la Death Korp que l'Alcatran devait répondre de ses actes, rien de plus, rien de moins. Il fallait aussi dire que l'opportunité de battre en retraite ne le dérangeait pas le moins du monde. L'approche des forces du chaos se faisait après tout de plus en plus rapide et il fallait absolument qu'il se dépêche pour ne pas subir le même sort que ses "camarades" laissé dans le no man's land. La réputation de la Korp était effrayante, oui, mais ne faisait pas non plus abstraction de son efficacité au combat et de sa redoutable puissance de feu. Avec un tel allié à ses côtés, ses chances d'échapper à ce merdier ne pouvaient en être que renforcée.

Une retraite qu'il aurait immédiatement opéré si un évènement soudain n'avait pas attiré son attention. Trop occupé qu'il était à observer la débâcle, il n'avait pas fait attention à la seconde classe, qui, désemparée, se mettait maintenant à menacer l'officier qui avait mis un terme à la vie du sergent. Mais était-elle complètement inconsciente ?! La colère s'insinua en Aestaban avec autant de facilité qu'un poison, semblable à un choc crispant chacun des muscles de son corps. Qu'elle soit attristée par la mort de Costa, grand bien lui fasse. Mais ça ! Cette idiote pensait-elle réellement qu'après avoir exécuté un sous-officier sans ciller, le maitre de la Death Korp éprouverait un quelconque remord à lui coller une balle dans la tête ? Le régiment était pourtant bien connu pour ne pas faire dans la dentelle lorsqu'il était question de réprimer une révolte. Pendant quelques secondes, Aestaban hésita sincèrement à intervenir : si elle tenait autant que ça à mourir, c'était après tout son problème.

Mais d'un autre côté, pouvaient-ils vraiment se permettre de perdre du temps pour ça ? Les forces d'invasions se rapprochaient de seconde en seconde, et si une fusillade venait à éclater à l'intérieur même des tranchées... Il n'y avait pas de doute : il fallait régler cette situation au plus vite, au risque de la voir s'envenimer. Sans plus attendre, il s'élança donc, bien décidé à mettre hors d'état de nuire la jeune soldate, avant qu'elle ne commette l'irréparable.
Donc, jet de force, je suppose, pour maîtriser et de désarmer Umah avant qu'elle ne flingue l'officier. J'utilise éventuellement la compétence Athlétisme, si ça peut s'appliquer à ce genre de situation. Et bien sûr, si madame résiste un peu trop, j'ai toujours la compétence Bagarre pour calmer tout ça :mrgreen:.
Avatar du membre
Lucius Aurelius
Messages : 56
Enregistré le : 29 oct. 2018, 13:48

Re: La seule journée paisible, c'était hier...

Message par Lucius Aurelius »

► Afficher le texte
Quand Taille s'était présentée aux gardes impériales ceux si l'avait directement mis en joue à croire qu'elle était une sérieuse menace pour eux avec sa dague... Pauvres idiots elle aurait surement mieux fait de rester cachée que de tomber sur des xenos, l'accent des étrangers lui irritât notoirement les tympans, même les rythmes des explosions étaient plus agréables à ses douces oreilles, cependant la première classe allait devoir faire avec les malotrus.
Si ces êtres humains étaient bien des serviteurs de l'empereur ceux-ci étaient donc ses alliées, même s'ils étaient désagréables.

- A vos ordres lieutenant ! Tout en saluant les gardes impériaux d'un élégant signe de l'Aquilla.

Ensuite, la première classe Tallgot fit tourner sa dague avec agilité plusieurs fois dans la main, puis la rangea dans sont étuis, gare a celui qui oserai éprouver le fil de sont tranchant.
Cependant il allait falloir faire preuve de diplomatie et ne pas outrer ses sauveurs, elle se tournât vers le Capitaine en portant le plus beau sourire possible malgré la situation délicate dans laquelle ils étaient.

- Capitaine Radja ! Première classe Tallgott je transporte un pilote de valkyrie, il est dans un état critique ses deux jambes ont été sectionnées lors du crash et il a perdu connaissance il y a peu. Il m'a parlé tout comme vous de traîtres qui sont-ils ? Ils sont parmi nous ?

La jeune femme commença à sortir la civière de fortune sommairement cachée sous les mousses, pour montrer aux autres soldats l'état du blessé.

- Le reste de mon escouade est à environ un kilomètre vers l'ouest sur les lieux du crash, ils sont blessés pour la plupart, j'ai donc décidée de rejoindre le centre de commandement au plus vite en transportant le plus nécessiteux, mes camarades attendent de l'aide, je ne peux pas les abandonner a leur sort.

La jeune femme angoissée fit les doux yeux au capitaine Radja. C’était la part de rêve qu’elle proposait, Taille savait comment allumer le désir dans le cœur de l’homme.
D’un regard, d’un mot, d’un geste, elle donnait envie d’elle sans jamais chercher à s’imposée.

- On doit aller les chercher, on ne peut pas les abandonner, je les traînerai sur cette civière un par un s'il le faut !
Avatar du membre
Lucius Aurelius
Messages : 56
Enregistré le : 29 oct. 2018, 13:48

Re: La seule journée paisible, c'était hier...

Message par Lucius Aurelius »

Segmentum Pacificus, Elona, En route vers le QG du général Giordano, 999.M41. Avant le coucher du soleil...

La situation était tendue. Les forces chaotiques approchaient, les fusillades se faisaient de plus en plus violentes.

Au milieu de tout ce chaos, le temps s’était figé lorsqu’Umah Tamblyn avait mis en joue l’officier meurtrier du sergent Costa. Comme un seul homme, les soldats de la Death Korps avaient braqués leur fusil sur la jeune femme. Dans un élan de courage, d’héroïsme, ou de totale idiotie, le caporal Geist avait sauté sur la seconde classe pour l’empêcher de commettre l’irréparable. Malgré sa force brute, Aestaban Geist ne put plaquer Umah toujours plongée dans sa folie furieuse. Elle se débattit, et lui, déséquilibré par la fange qui emplissait la tranchée, tomba une nouvelle fois dans la boue, la tête la première.

Malgré les tirs adverses toujours plus nombreux, les alliés qui tombaient et la situation tragique, beaucoup pouffèrent lorsque le caporal chuta dans la terre gorgée d’eau. Umah n’en eu pas le temps. Déconcentré par la charge d’Aestaban, elle ne vit pas le musculeux Death Korps arriver en périphérie de son champ de vision. Il frappa la seconde classe d’un très violent coup de crosse sur le crâne. Son casque n’y put rien. Umah s’écroula sur le sol, comme le caporal auparavant, complètement sonnée.

- C’est fait mon Colonel. Maintenant foutons le camp !

- Merci Anatoli. Le temps presse en effet. Les troupes du Chaos seront bientôt trop près de nous pour que nous envisagions une retraite.

La retraite qui suivit se passa sans problème majeur et plutôt rapidement. Après la « mise hors d’état de nuire » du caporal Geist et de la seconde classe Tamblyn, la situation dans la tranchée se calma. Lors du repli vers la colonne blindée plusieurs soldats trouvèrent la mort. La pire qui soit pour un militaire honorable, un projectile dans le dos. Mais il n’y avait pas d’autres alternatives. La fin tragique du sergent Costa l’avait montré. Personne n’osa plus discuter les ordres de repli du colonel.

Des soldats avaient afflués de toute la tranchée. Diverses escouades et régiments venaient d’être sauvés par l’escadron Rache Der Toten. L’escouade Delta n’était qu’une goutte d’eau dans l’opération de sauvetage en cours. L’objectif pour le colonel avait été atteint. Sauver le plus d’hommes tout en perdant le moins. Cette opération périlleuse était un succès et ils pouvaient désormais retourner au centre du dispositif de sécurité afin de le défendre convenablement. Une fois là-bas, combien de temps tiendraient-ils ? Face à un tel nombre… ?

Le caporal Geist, tout crotté, fut installé dans une chimère avec le reste de l’escouade Delta. Escouade que l’on pouvait désormais compter sur les doigts d’une main. Umah fut aussi installée, enfin, valdinguée dans le véhicule. Les mains liées, elle fut placée entre deux Death Korps, visiblement proches du colonel. L’un d’eux n’était autre qu’Anatoli, celui même qui avait assommée Umah.

Malgré l’averse de projectiles qui grêlait le blindage des véhicules, aucun ne fut forcé à l’arrêt. Hormis cette pluie artificielle, aucun son n’émanait de l’intérieur de la chimère transportant les survivants de l’escouade Delta. Les Delta et les Death Korps se toisaient mutuellement.

Le convoi était déjà en branle depuis près d’une heure et les soldats du feu sergent Costa n’avaient idée d’où ils allaient. Il ne savait pas non plus pourquoi ils avaient été « sauvés » par cet escadron blindé qui avait subi quelques pertes pour les sauver. Les Death Korps, la mine patibulaire, l’uniforme inquiétant, n’avaient pourtant pas l’air de sauveurs.

Alors qu’Umah émergeait de son coma, une personne décida de briser le silence, Lorenzo. Agissant comme porte-parole de l’escouade, il se renseigna sur la direction du convoi. La réponse, très logique, n’étonna personne. Thalya, la capitale de la planète. Le seul véritable endroit ou la résistance était encore substantielle. Du moins à ce qu’en disaient les Death Korps. La situation ne semblait pas être rose pour autant. Le spatioport Primaris avait été perdu, tout comme une partie de la ville. Plus aucun échappatoire n’était envisageable par ce biais. Du moins, en l’état des choses. Allaient-ils donc mourir sur cette planète. Comme une réponse à leurs pensées un avion passa en rase motte au-dessus du convoi.

***
Excédé, le colonel se rua sur le transpondeur de son Leman Russ qui lui permettait de coordonner l’appui aérien.

- Identifiez-vous bordel de merde, ou mes Hydra feront feu.

Malgré l’indentification de la pilote de Valkyrie du nom de Kaitlyn Galate, le colonel ne cessa pas d’aboyer.

- Je me fous que Primaris soit tombé. Trouvez-vous un foutu endroit pour atterrir et posez-vous dessus. Vous ne contiendrez rien du tout avec votre pigeon en ferraille. Mon convoi se rend à l’ouest de Thalya, au QG du général Giordano. Retrouvons nous là-bas, finit le colonel, arrêtant soudainement d’aboyer. Colonel Markus Von Siskoye, commandant l’escadron mecanisé Rache Der Toten, terminé.



Segmentum Pacificus, Elona, En route vers le QG du général Giordano, 999.M41. Avant le coucher du soleil...

Malgré la méfiance qu’éprouvait Djamena à l’égard de Taille, le capitaine Radja décida de venir en aide à la jeune femme. L’état du blessé qui l’accompagnait avait fini de le convaincre.

Bien que les tirs et les combats se rapprochaient, le groupe de Tallarns et d’Haranokis décida de s’enfoncer dans la forêt de Taal afin de secourir les amis de cette soldate Elonith. L’état d’esprit d’Ali Radja était clair. S’il n’aidait pas cette pauvre militaire à secourir des blessés, il ne valait pas mieux que les sbires du chaos. Et pour rien au monde il ne voudrait leur ressembler. La haine envers le chaos était toujours tenace dans les cœurs des habitants de Tallarn. Le cœur de Ali Radja avait été forgé par ce désert que le chaos avait amené ; pour le meilleur et pour le pire. Chaque jour qui passait, sa haine envers ceux qui avait détruit sa planète natale, jadis, croissait. Ce sentiment était le même pour tous les Tallarns. Mais dans l’esprit de Radja c’était différent, il se croyait né pour se venger des affronts du chaos, né pour venger son peuple. Il l’avait fait, il le faisait et il le ferait. Même au dépens de sa vie.

Une fois arrivé sur place ils trouvèrent comme prévu Anoki, l’arme à la main, aux aguets. Naya et Heta étaient toujours inconscients. Les Tallarns et Taille s’organisèrent pour les transporter. Radja et le groupe prirent plein nord, en direction de Thalya, la capitale Elonith. Les combats étaient partout, mais c’est là-bas qu’ils auraient le plus de chances. De chances de survie ou de chances de s’échapper.

Une fois sortis de la forêt de Taal, ils trouvèrent un véhicule de transport à roue. Les véhicules militaires abandonnés ne manquaient pas dans le coin. Pour une bonne raison, tous les occupants avaient été massacrés. Une fois les précédents utilisateurs extirpés du véhicule, ils s’y installèrent et foncèrent à toute allure vers la capitale en suivant les directives de Taille. La sensation de vitesse était d’autant plus grisante que le pare-brise manquait au véhicule. Par chance, ils ne tombèrent sur aucune patrouille ennemie.

Arrivés sur un poste de garde loyaliste ils furent redirigés par des cadiens terrifiés, vers le QG du général Giordano. Selon leurs dires, c’était une des dernières zones défendues de la planète.

Après trois quarts d’heure de route ils arrivèrent au lieu indiqué, le soleil venait de se coucher. Naya et Heta furent débarqués puis envoyés à l’infirmerie. Le cauchemar n’était pas fini pour eux car l’infirmerie était pleine à craquer et ils ne seraient pas examinés rapidement. Des blessés plus graves attendaient déjà leur tour. Taille et Anoki suivirent les infirmiers et leurs compagnons rescapés jusqu’au quartier médical. Les Tallarns et les Harakonis restèrent groupés autour de leur véhicule de transport, semblant se méfier de tout le monde. Sur le chemin du quartier médicalisé, Taille fut interpellée par une pilote de chasse qui venait de sortir de son aéronef Valkyrie. D’un autre régiment, cette dernière paraissait perdue et déambulait comme si elle cherchait quelque chose. Taille s’arrêta pour discuter avec l’inconnue, laissant Anoki, ses compagnons blessés et les infirmiers partir devant. Elle ne pouvait de toute façon plus rien faire pour eux. Leur destin était entre les mains des médecins militaires.

Jet de force de Geist pour plaquer Umah : 11 raté.
Jet d’initiative d’Umah pour contrôler sa peur : 2 réussi.
Jet de force d’Anatoli pour assommer Umah : 3 réussite
Jet de persuasion de Taille pour convaincre Radja : 8 réussite
Jet de survie de Heta : 5 réussite
Jet de réveil de Naya : 11 échec
Avatar du membre
Lucius Aurelius
Messages : 56
Enregistré le : 29 oct. 2018, 13:48

Re: La seule journée paisible, c'était hier...

Message par Lucius Aurelius »

► Afficher le texte
Après la mort de Costa et la crise de nerf d'Umah, le temps sembla figé pendant quelques secondes. Puis le Caporal Geist, immense et bien plus fort qu'elle, la chargea, probablement pour la désarmer et l'assomer. Mais la recrue, bien que plus petite, était vive et agile, et elle réussit a éviter la charge du bonhomme et même a le faire tomber dans la boue. Si d'autres se mirent a rire en voyant cela, la recrue n'y pensa pas du tout. Elle allait plutôt se retourner pour viser a nouveau le meurtrier de Costa.

Allait est le mot clé. Elle ALLAIT se retourner. Elle ne le fit jamais.

L'une des brutes de la Death Korps fut plus rapides et lui donna un coup sur le crâne. Casque ou pas casque, le coup fut terrible et la jeune recrue tomba face la première dans la boue et le sang, sans connaissance. Alors ce qui suivit lui échappa. La retraite et tout. Elle était trop dans les vapes pour pouvoir voir tout cela.

Quand elle se réveilla enfin, elle était assise dans un véhicule, entre deux colosses de la Death Korps. Les mains liées. Encore sonnée, elle cligna des yeux a plusieurs reprises, puis secoua la tête. Elle remarqua les hommes l'encadrant et baissa alors la tête, comprenant qu'elle avait péter un câble.

"Je... Je suis désolée.." murmura-t-elle, seulement assez fort pour les deux hommes l'encadrant.

Elle écouta Lorenzo poser sa question, et la réponse donnée. Ainsi, ils allaient a nouveau au combat. La recrue soupira et secoua doucement la tête.

"Si seulement ce connard de recruteur ne m'avait pas kidnappée.."
Avatar du membre
Lucius Aurelius
Messages : 56
Enregistré le : 29 oct. 2018, 13:48

Re: La seule journée paisible, c'était hier...

Message par Lucius Aurelius »

► Afficher le texte
Kaitlyn avait toujours ressenti un sentiment de plénitude lorsqu'elle se trouvait aux commandes d'un appareil atmosphérique. Elle avait un faible pour les larges baies qui permettaient de s'en mettre plein la vue tandis que l'aéronef fonçait à une centaine de pieds à peine du sol, et le moins qu'on pouvait dire c'était que cette planète avait de quoi vous saturer les mirettes : depuis la dizaine de jours qu'elle était là, la pilote avait eu l'occasion de graver dans sa tête des panoramas fantastiques de larges forêts au vert pétant qui lui rappelaient vaguement les collines douces de sa Sparte natale.
Et elle ferait mieux d'avoir bonne mémoire, parce que le paysage qui s'offrait à elle ressemblait désormais aux salles de classes qu'elle avait fréquentées dans sa tendre enfance : un bordel sans nom, où ça vous explosait à la gueule pour un oui ou pour un non. Elle en voulait pour preuve le nid de canon-laser sur son aile tribord qui, quelques secondes après avoir décoché une courte rafale en direction des cieux, s'était vu proprement désintégré sous un tapis de bombes hurlantes. Ça déconnait pas en face, c'était venu pour tuer, et cette perspective l'effrayait autant qu'elle l'excitait. La jeune femme n'avait jamais souhaité faire carrière dans l'armée impériale mais elle avait fait, en découvrant les joies de l'aéronautique, contre mauvaise fortune bon coeur.
Et l'adversité, pour la Spartiate, c'était comme une claque dans le museau d'un labrador un peu fou : ça la rendait toute chose.

« Je vais vous en faire bouffer, moi, du plomb ! Et en rythme ! » marmonnait-elle entre ses dents blanches et régulières de petite privilégiée.

Sa Valkyrie survola, tous moteurs rugissants, une colonne de fantassins qui s'éloignait dans un ordre très relatif de la ligne de front (laquelle, aux yeux de Kaitlyn, semblait avancer vers eux bien plus vite qu'ils ne foutaient le camp). Taquine, la métisse pianota brièvement sur son tableau de bord et les audio-auvents s'ouvrirent pour déverser au-dessus de la tête des soldats ahuris un tonnerre de la musique dite rock 'n metal qui faisait actuellement fureur sur son monde, et dont son habitacle résonnait plein tube en cet instant.

Jusqu'à ce que l'un des canaux de sa radio ne s'ouvre, interrompant aussitôt son lecteur personnel branché au système du chasseur.

- Identifiez-vous bordel de merde, ou mes Hydra feront feu.

Se penchant un peu vers l'avant, elle posa ses yeux sur la troupe mécanisée qui semblait couvrir la retraite de la piétaille et à laquelle elle n'avait pas prêté attention jusqu'à maintenant. La pilote grommela en son for intérieur et, avec la rapidité qu'on finit par adopter envers les gestes familiers, transféra l'identification de son transpondeur vers le signal entrant. C'était un peu comme donner son matricule, sachant que si celui-ci n'était pas automatiquement identifié par le système destinataire, celui-ci risquait fort bien d'ouvrir le feu sans plus de sommation. Surtout dans les circonstances où elle se trouvait actuellement.
Elle en profita pour répondre de vive voix : on ne savait jamais, sa Valkyrie aurait pu être volée par l'ennemi. Comme on disait dans la marine, mieux valait ouvrir sa gueule que serrer les fesses.

« Sous-lieutenant Galate, première escadrille du 1/31 Metus. J'ai été détachée à la force principale d'Elona la semaine passée, basée à disposition au spatioport Primaris depuis. Lequel a explosé en petits bouts y a pas longtemps, et comme j'avais la chance d'être déjà en vol à ce moment... autant contenir un peu l'ennemi pour vous couvrir. À vous. »

C'était un mensonge éhonté : contenir l'ennemi, elle s'en foutait royalement dans le fond. Son esprit était en pleine ébullition, et elle n'avait songé qu'à se précipiter là où les combats lui avaient paru les plus déchaînés pour s'y jeter tête baissée. Mais bon, en pleine communication avec un officier supérieur... autant se faire bien voir !

- Je me fous que Primaris soit tombé. Trouvez-vous un foutu endroit pour atterrir et posez-vous dessus. Vous ne contiendrez rien du tout avec votre pigeon en ferraille. Mon convoi se rend à l’ouest de Thalya, au QG du général Giordano. Retrouvons nous là-bas. Colonel Markus Von Siskoye, commandant l’escadron mecanisé Rache Der Toten, terminé.

C'était une fin de non-recevoir. La pilote vérifia que la communication était bien coupée avant de lâcher un : « Tête de mort de putain de ta race ! » qui venait du fond du cœur.
Bourgeoise peut-être, mais l'armée avait eu un excellent impact sur le caractère fleuri de son vocabulaire.

Une part d'elle était en réalité soulagée d'avoir reçu des ordres. Ça lui cassait doucement les bonbons en temps normal, mais aujourd'hui était tout sauf un temps normal : les situations de crise requéraient des commandements clairs, aussi appréciait-elle quelque part de finalement en recevoir un dans le bordel ambiant. D'un autre côté, ça faisait plus d'un quart d'heure qu'elle se motivait à rentrer dans le tas et recevoir un contre-ordre à la dernière minute était dans l'immédiat hautement frustrant.
Avec une grimace Kaitlyn fit virer son appareil de bord, contractant par réflexe le moindre muscle de son corps pour absorber la pression de la manœuvre inutilement brutale. Lorsqu'elle put quelques secondes plus tard respirer à nouveau correctement, son éclat de mauvaise humeur lui était déjà passé.

Elle passa à toute berzingue au-dessus du convoi, configurant le pilote automatique pour l'emmener vers les coordonnées enregistrées du QG mentionné. Pas folle pour autant, elle demeura attentive à ses écrans dans l'éventualité où un système ennemi la prendrait pour cible.
Sa Valkyrie arriva bientôt sans encombre à destination, le trajet lui ayant permis de constater à quel point la verte Elona se transformait progressivement en champ semi-lunaire sous la puissance du bombardement qui, de-ci de-là, soulevait buttes et bosquets comme du sable. La jeune femme n'était pas particulièrement penchée sur l'écologie, mais voir la surface de ce monde ainsi lacérée faisait naître un curieux ressentiment hargneux dans son ventre. Elle se jurait de leur faire payer, le moment venu.

Elle envoya tous les codes demandés lorsque la voix des contrôleurs du QG grésilla dans son casque, les prévenant au passage de l'approche du Rache der Toten. On lui assigna rapidement un emplacement sans l'y guider oralement, ce qu'elle comprit être un signe de la dégradation de la situation.
La base de Giordano s'avérait être, comme toutes les grandes installations militaires, une petite ville avec ses quartiers bien dessinés - d'autant plus vus d'en haut. Elle avisa sans grande difficulté le tarmac et, à partir de là, étouffa la poussée de ses moteurs jusqu'à ce que son train avant ne vienne heurter dans un choc caoutchouteux la piste.

« Retour au nid ! » salua-t-elle en descendant au sol, accomplissant son rituel personnel qui consistait à valider la dure réalité du plancher des vaches.

Ce n'est qu'alors qu'elle se rendit compte d'un autre indice de la gravité du moment : la base fourmillait littéralement de personnels.
À mesure qu'elle se dirigeait vers le bâtiment de contrôle la Spartiate eu l'occasion de croiser un nombre surprenant de soldats ou d'administratifs, au pas de course, se dépassant les uns les autres avec la plupart du temps un pli soucieux en travers du front. Les écussons qu'elle identifia, s'ils lui disaient rarement quelque chose, dénonçaient la cohabitation de bien trop d'unités différentes pour un QG tel que celui de Giordano.

Elle comprit qu'il s'agissait peut-être de l'unique point de ralliement encore debout du secteur.

Cette pensée ne fit que raffermir sa résolution - celle de faire bouffer du métal à l'envahisseur jusqu'à ce qu'il en gerbe du zinc par tous les orifices - et elle alla rejoindre l'accueil de la tour de contrôle où s'étalait déjà une petite queue de soldats en tenue de pilote. Elle n'était visiblement pas la seule à savoir tenir un manche.
Se frottant le visage avec un air de lassitude exagérée, Kaitlyn fit de son mieux pour ne pas exploser...
Avatar du membre
Lucius Aurelius
Messages : 56
Enregistré le : 29 oct. 2018, 13:48

Re: La seule journée paisible, c'était hier...

Message par Lucius Aurelius »

► Afficher le texte
En dépit de la suspicion qu'éprouvait le lieutenant Djamena à son égard, Taille était parvenue à convaincre le capitaine Radja et ceux-ci étaient venus à l'aide des rescapés de l'unité de Taille. Les tirs et les combats se rapprochaient et la jeune femme avait mené le groupe de Tallarns et d'Haranokis au travers de la forêt de Taal jusqu'à l'épave de valkyrie encore fumante. Une fois arrivée sur place Taille siffla pour prévenir Anoki de leur arriver, ils le trouvèrent comme prévu arme à l'épaule aux aguets caché parmi les débris de l'aéronef.

- Tout va bien Ani, j'ai trouvé du renfort on va les sortir de là.

Après avoir présenté brièvement l'escouade hétéroclite Taille s'empressa de retrouver Naya et Heta qui étaient toujours inconscients. Les Tallarns et Taille s'organisèrent pour les transporter. Puis, selon les indications de la jeune soldate le groupe pris plein nord, en direction de Thalya, la capitale Elonith. Les combats étaient partout, mais c'est là-bas qu'ils auraient le plus de chances de rallier le reste de l'armée planétaire, selon la première classe.

Une fois sortis des bois de Taal, Taille contemplât d'un air mélancolique la forêt fumante, elle avait la mauvaise impression que ce serait la dernière fois qu'elle pourrait la regarder...
Un véhicule de transport militaire abandonnés traînait sur le bas-côté, tous les occupants avaient été massacrés. Une fois les corps sans vie retirer du véhicule, le groupe s'installât et roula en direction de la capitale en suivant les directives de Taille. Les cheveux au vent Taille se dirigeait avec son nouveau groupe en direction de Thalya.

Une fois arrivés au premier poste de garde, ils furent accueillis par des Cadiens terrifiés, cela étonnât particulièrement la jeune femme qui reconnaissait le courage de Cadia, la situation devait être désespérée et ceux-ci les redirigèrent vers le QG du général Giordano.

Au bout d'une petite heure de route ils arrivèrent au lieu conseillé par les Cadiens, Les Tallarns et les Harakonis étaient restées groupés autour du véhicule de transport, semblant se méfier de tout le monde.
Taille se pressât d'emmener Naya et Heta à l’infirmerie qui était pleine à craquer et les deux jeunes soldats durent jouer des coudes pour emmener leurs frères blessés jusqu’aux médecins.

- l'Empereur veille sur eux, maintenant on doit y retourner Ani.

L'amertume de la défaite se sentait au plus profond des yeux de la jeune Elonith. Pourtant son compatriote lui sourit et les deux jeunes soldats retournèrent vers le véhicule de transport. Après tout le capitaine Radja les avaient tirés de la débâcle et même si le lieutenant Djamena se méfiait d'eux, la capacité du groupe hétéroclite à survivre et à faire les bons choix n'était plus à prouver.
Sur le chemin, ils remarquèrent un attroupement de sang bleu bien propre. Une idée émergeât immédiatement dans les pensées de la jeune soldate.

- Ani, attrape moi un de ces snobinards et ramène le au véhicule, je suis sûre que le capitaine aura un tas de questions à poser à un gars venu du ciel, de plus je suis assez curieuse de savoir se qu'il se passe.
- s'il ne veux pas te suivre, tu lui dit que tu est l'estafette du général Giordano, moi je file prévenir Radja !


En revenant vers le véhicule qui les avait conduit jusqu'au QG du général Giardano Taille s'adressa au capitaine Radja.

- J'ai envoyé Ani Racoler du pilote, on va pouvoir le triturer un peu pour savoir ce qu'il en est.- Quelle est la suite du programme Capitaine ?
Avatar du membre
Lucius Aurelius
Messages : 56
Enregistré le : 29 oct. 2018, 13:48

Re: La seule journée paisible, c'était hier...

Message par Lucius Aurelius »

► Afficher le texte
La chance était décidément une chose bien versatile. Il y avait certaines journées où l'on pouvait éprouver l'impression que l'empereur nous avait bénit en personne : des jours où tout nous réussissait, où l'on parvenait enfin à accomplir cette tâche devant laquelle on avait pourtant échoué jusqu'alors, où l'on pouvait sans plus tarder savourer le fruit de notre réussite. Et puis il y avait les jours comme celui-là, les jours de merde dont on n'attendait que la fin et durant lesquels la seule chose que l'on avait le bonheur de savourer, c'était le goût amer de la boue !

C'est qu'il avait été finaud le grand caporal. À vouloir jouer les héros et sauver la fille d'une disparition assurée, voilà qu'il s'était retrouvé une fois de plus pris dans cette foutue gadoue. Il faut dire que la petite c'était beaucoup plus défendue qu'il ne l'avait prévu : non contente de menacer de mort un officier de la Death Korp, elle semblait en plus déterminée à ne pas se laisser arrêter dans son idiotie. Et que dire des autres membres du régiment ! Alors qu'il se débattait pour essayer tant bien que mal de les sortir du pétrin, voilà que ces abrutis ne bougeaient pas le petit doigt, trop occupés à pouffer comme des marioles en observant le spectacle. La mutinerie étant visiblement à la mode, et vu son humeur plus qu'irritable, il se serait bien chargé de les faire taire à coup de crosse s'il n'avait pas été si occupé à essayer de ne pas mourir noyé dans la mélasse. Heureusement, dans un élan de génie, un des membres de la Death Korps en était apparemment venu a la même conclusion que lui et il ne dût pas attendre beaucoup plus de temps avant de voir Tamblyn le rejoindre sur ce doux support connu sous le nom de "sol". Comme quoi, il y avait quand même une bonne nouvelle dans tout ça.

À partir de ce moment, la situation se calma plus vite que le caporal n'aurait pu l'espérer. Le repli se passa en bon ordre, les ardeurs de chacun ayant visiblement été calmés par les récents événements, et, comble du miracle, l'alcatran eu même le luxe de se reposer quelques instants, durant le trajet qui le mena du front jusqu'au QG. Le confort d'une chimère était certes plutôt spartiate, mais comparé à la douceur d'une tranchée en plein bombardement, on pouvait dénoter une certaine amélioration.

À son grand plaisir, aucun de ses "camarades" ne tenta d'ailleurs de lui adresser la parole durant le trajet : la situation c'était peut-être amélioré, mais sa frustration n'en était pas évaporée pour autant, aussi préférait-il largement être laissé seul pour le moment. De toute manière, les gars de la Death Korps ne semblaient pas particulièrement bavard, ce qui lui allait très bien comme ça.

Au final, les seuls éléments qui vinrent troublés le relatif silence de l'endroit furent les questions de Lorenzo et le réveil d'Umah, que le Caporal ne pût s'empêcher d'observer d'un oeil quelque peu énervé. À bien y réfléchir, cette gamine ne lui avait causé que des emmerdes depuis son arrivée ici !

Il avait déjà vu la tirer d'un mauvais pas durant les premières minutes du bombardement, avec un certain succès, et maintenant, voilà qu'il avait encore du couvrir ses arrières, de manière beaucoup plus désastreuse, cette fois-ci. Bien sûr, du haut de sa relative expérience, il était facile et relativement injuste pour lui de juger cette novice qui vivait sa première journée au front, mais Aestaban était un homme trop égoïste pour se soucier de ce genre de considération, et qui avait qui plus est bien besoin d'une coupable sur qui se défouler. Sans prendre de plus de précaution, il décida de s'adresser directement à elle, avec toute la délicatesse qu'on pouvait lui reconnaitre lorsqu'il était dans cette humeur :

- Qu'on sait bien clair, Tamblyn, la prochaine fois que tu nous fais une connerie pareille, j'aide personnellement à te faire exploser la cervelle...

Au moins, le message était passé, et autant dire que le Caporal était un homme qui attribuait beaucoup d'importance au fait de tenir ses promesses ! Sans plus de politesse, le jeune homme croisa finalement les bras avant de s'adosser contre les parois du véhicule, se contentant pour le moment d'attendre l'arrivée jusqu'à la capitale locale. Des fois, il se demandait sincèrement s'il n'aurait pas mieux fait de rester sur Alcatran, après tout...
Avatar du membre
Lucius Aurelius
Messages : 56
Enregistré le : 29 oct. 2018, 13:48

Re: La seule journée paisible, c'était hier...

Message par Lucius Aurelius »

Segmentum Pacificus, Elona, En approche du Spatioport Primaris, 999.M41. 23h00.

La nuit venait de tomber sur Elona. Sans lune l’obscurité était loin d’être totale. Les divers incendies et explosions contribuaient à illuminer le ciel et le sol de la planète. A travers la pénombre, la Valkyrie Optimus IX du lieutenant Galate filait. La destination était connue de ses occupants depuis moins d’une heure. Personne n’avait été ravi d’être désigné pour participer à l’opération. Mais le général Elonith Fabio Giordano avait été très clair et avait laissé nulle place à la discussion. Le plus ravi des ordres du général avait été le colonel Von Siskoye. Puni par le haut commandement pour ses refus délibérés d’obéir, il avait été assigné à la conduite de l’opération depuis un bunker froid et triste du centre du camp principal. Depuis que l’aéronef avait quitté la piste, le colonel fulminait, aussi bien dans son bunker que dans la radio qui assurait la liaison entre lui et la Valkyrie. A chacune de ses directives, suintait sa haine du haut-commandement. Le colonel avait été puni pour avoir refusé de sonner la retraite alors que tout semblait perdu. Suivant son instinct, il avait foncé vers les lignes alliées du front pour sauver le maximum de soldats. Son action avait été héroïque. Les passagers de la Valkyrie le savaient. Le caporal Geist et la seconde classe Tamblyn n’allait pas dire le contraire. Von Siskoye savait aussi qu’ils savaient, malgré tout, ils en prenaient tous plein la gueule.

Les vociférations du colonel avaient déteint sur l’ambiance à bord qui était devenu franchement morose. Malheureusement personne ne pouvait couper la radio à l’intérieur du cockpit. L’opération avait été organisée au dernier moment et les militaires de l’aéronef avaient l’obligation d’être briefés sur la zone où ils allaient être déployés. Il en allait de leur vie, car oui, cette opération était très semblable à une mission suicide.

A l’intérieur de la carlingue les dix-sept militaires se tenaient tranquilles. Les discussions étaient rares, la tension était palpable. Tous craignaient les heures à venir. Personne ne savait dans quelle merde ils avaient été mis. Le spatioport était tombé depuis plusieurs heures et personne, même au plus haut du commandement, ne savait pourquoi. Toutes les communications avec Primaris avaient été perdues quelques minutes seulement après le début du bombardement. Le mystère restait entier. Qu’avait-il bien plus se passer là-bas ? Les ordres du général Giordano avait été clair, la mission consistait à reconnaitre le spatioport, déterminer la menace sur zone et sécuriser un périmètre. Ensuite un compte rendu serait envoyé au commandement afin que ce dernier prépare l’évacuation du camp vers les vaisseaux stationnés à Primaris. Le plan comptait toutefois une faille, personne n’avait idée du nombre de vaisseaux utilisables sur place. Pourraient-ils évacuer tout le camp ? Peut-être qu’une partie ? Ou peut-être étaient-ils même déjà tous condamner sans le savoir ? La mission se devait d’être un succès, et un succès rapide, car la menace des sbires du chaos se faisait chaque minute plus pressante sur les abords du camp.

Alors que la Valkyrie approchait de sa cible, les combats au sol semblaient se faire plus rares. On aurait dit que la guerre elle-même avait fini par déserter les environs du spatioport. Plus ils avançaient, plus ils se doutaient de quelque chose de louche. La nuit et la pluie battante n’arrangeait rien à leur morosité. Alors que Kaitlyn Galate et Ali Radja restaient concentré, leurs yeux grands ouverts sur ce qu’ils voyaient depuis la verrière, le reste des soldats restait calme, en attente. C’était pire, car en l’absence d’activité ils n’avaient rien d’autre à faire que de ruminer ou de se lamenter. C’était particulièrement le cas pour la seconde classe Tamblyn, toujours attaché à proximité d’hommes de la Death Korps et pour la première classe Tallgott qui avait perdu en l’espace de quelques heures, deux de ses proches amis. Heta avait fini par succomber aux blessures qu’il avait reçues lors de l’explosion de la Valkyrie dans la forêt. Et Naya, toujours dans le coma, avait dû rester au camp sous l’œil attentif des médecins militaires. Taille reverrait-elle sa camarade et amie ? Quoiqu’il en soit, le déchirement pour la jeune femme était réel.

Composition de la Valkyrie:
- Pilote: Lieutenant Kaitlyn Galate
- Navigateur: Capitaine Ali Radja (Tallarn) (C'est aussi lui le plus gradé de l'opération sur le terrain et donc lui qui commande)
- Artilleurs: 1ère Classe Khaaba et 2nd Classe Madji (Tallarn)
- Passagers : Caporal Aestaban Geist, 2nd Classe Umah Tamblyn, 1ère Classe Taille Tallgott, 1ère Classe Anoki (Elona), 1ère Classe Lorenzo (Alcatran), Lieutenant Aicha Djamena ( Tallarn), Major Marcus (Harakoni), Sergent Sextus (Harakoni), Adjudant-Chef Anatoli (Krieg); 2nd Classe Lev (Krieg), 2nd Classe Kiril (Krieg), Caporal Alexei Borodine (Krieg), 1ère Classe Vassili (Krieg)
Jet de survie de Heta: 15 (Raté) / Mort.
Jet de Naya pour sortir du Coma avant le départ: 11 (Raté)
Répondre