Opération De Hell [Univers d'Infinity CB]

La science-fiction est un genre narratif qui vise à raconter des fictions reposant sur des progrès scientifiques et techniques obtenus dans un futur plus ou moins lointain, ou physiquement impossibles (du moins en l'état actuel de nos connaissances).
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Scrutateur du Temps
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Opération De Hell [Univers d'Infinity CB]

Message par Scrutateur du Temps »

A plusieurs kilomètres d'altitude, bien protégé dans le cockpit blindé chauffé au moteur nucléaire, les officiers Marton et Daladier du 3ème régiment d'aviation militaire Mérovingienne profitaient du paysage enneigé d'Aube, leur planète. Un puissant vent soufflé, chargé de neige et de grêlons qui s'abattaient, inoffensifs, sur la carlingue des trois ékranoplanes survolant les steppes et montagnes enneigées du nord du monde. Le sergent Marton bâilla tout son soûl en relâchant et s'affala dans son fauteuil de cuir synthétique, laissant le pilotage à l'IA primitive du vaisseau nommé "De Hell" ainsi qu'à son collègue.
-Ils sont bien calmes à l'arrière. Les derniers qu'on a embarqué ont gueulé tout le trajet.

Daladier leva les yeux au ciel et manoeuvra pour éviter un pic. Observant par la fenêtre gauche il aperçut du coin de l'oeil l'avion voisin lui faire un battement d'ailes de félicitations.

-Ce sont des loups-garous, tu t'attendais à quoi? A les voir chanter "La belle kazak avait des meules"?
-T'es con.
-On a du pot, c'est tout. Un peu de chance en moins et on aurait été avec Thomas à biberonner les paras et le 4ème de Chasseurs.

Une nouvelle esquive d'obstacle, une forêt cette fois, se fit sentir. Rapidement Daladier sentit la moutarde lui monter au nez: d'accord les ékranoplanes étaient faciles à faire et peu coûteux en uranium, mais sérieusement ils ne pouvaient pas fabriquer des appareils volant en altitude?

-Messieurs, on discute au lieu de piloter à ce que j'entends?

Les deux hommes déglutirent en entendant rentrer la capitaine Audelle Greanjean. Les cheveux courts et noirs, vissés sur le crâne comme un casque, elle mâchait du tabac à chiquer en faisant les cent pas dans la cabine, ses bottes de cuir couïnant sur le sol riveté. Elle plongea sa main dans son uniforme au camouflage bleu clair et blanc et en tira une liste sur format papier, une de ses facéties. Pour la quinzième fois de la journée elle revérifia mentalement son emploi du temps avant de se retourner vers ses hommes.

-Marton, rapport.
-Le vent s'intensifie mais ce bébé devrait tenir le choc sans problème. Arrivée à Kurage prévue dans 5h13, 20h39 heure locale.
-On a perdu une heure.
-Ces montagnes sont traîtresses, avec ce temps pas moyen de passer entre les vallées.
-Rapport terminé, sergent. On se revoit dans deux heures.

L'officier en charge s'étira les épaules et fit craquer son cou en retournant dans la cabine arrière. Passant le sas de décompression, elle débarqua dans le corps de l'avion. Il était constitué d'un long tube subdivisé en deux rangées, chaque démontable à loisir et rapidement, pouvant ainsi s'adapter au chargement de troupes ou de matériel. En l'occurence l'appareil disposait des deux: à tribord une longue rangée de sièges accueillait une quarantaine d'hommes et l'autre une véritable cargaison de matériel en tout genre. Greanjean regarda sa montre. L'état-major avait demandé d'hausser le niveau d'alerte à partir de cinq heures de voyages restantes mais on allait pas chipoter pour dix minutes.

-Tout le monde en tenue. Je veux pouvoir m'admirer avec vos armures dans moins de cinq minutes.

Sans surprise la trentaine de loups-garous présents fût première à se mettre au turbin. En bons gendarmes d'élite ces hommes étaient toujours parés avec leur équipement à portée. Ils enfilèrent leurs tenues anti-émeutes et leurs grandes capes de mecakevlar avant de chercher leurs armes. Il y avait à boire et à manger: lance-grenades adhésives, fusils de combat, pistolets, poignards, boucliers pare-balles, fusils longue-portée et bien sûr les grenades étourdissantes qui étaient la marque de fabrique de l'unité. A côté d'eux les retardataires, les moblots, parurent bien lent à se décider. On les comprenait aisément et les regards goguenards de leurs collègues voulaient tout dire. Chacun de ces hommes de talent était équipé d'une armure complète de plastacier version Paris-An 2168, lourde mais diablement efficace. Même les chevaliers néocatholiques ne parvenaient qu'à peine à atteindre leur niveau de protection, quasiment deux siècles plus tard. L'efficacité française n'était définitivement pas un mythe!

La France justement… Allaient-ils tuer des français? Désormais l'ancien "plus beau pays du monde" faisait partie de la Panocéanie, comme toute l'Europe et les Etats-Unis, soumis à la botte de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande mais surtout de Néo-Vatican, la plus grande ville du monde. Et évidemment quand un gisement gigantesque de Teseum avait été découvert à Kurage, tout ce beau-monde avait décidé de venir l'exploiter illégalement, tant pis pour l'indépendance d'Aube et la souveraineté de la nation d'Ariadna sur cette planète! Comme si ça ne suffisait pas tous les vautours du secteur s'étaient jetés sur l'île au trésor comme un pirate sur une bouteille de rhum. Depuis, sur ce territoire grand comme l'ancienne Ecosse, c'était la guerre permanente. Pas une guerre dure avec des milliers d'hommes aux prises, non, mais une guérilla vicieuse, des sabotages, assassinats, détournements, de l'espionnage… Tout était bon pour s'emparer de ce minerai, le plus cher de tous les systèmes humains pour ses incroyables propriétés dans tous les domaines: malléable chauffé mais sinon incassable, source de carburant excellente, non-corrosion pour les prothèses humaines, tout y était.
Ce jour-ci c'était aux mérovingiens, els derniers français de race pure, d'envoyer leurs troupes soutenir l'effort de guerre. Sur Aube, leur nation était la plus restreinte en terme de population ou d'armée, aussi les franco-ariadnais avaient-ils mis au point une organisation à mi-chemin entrée la troupe régulière et une force de gendarmerie d'élite. C'est ainsi qu'on retrouvait ces hommes aussi bien dans les rues à mater les émeutes de tripodes que sur le champ de bataille à assurer l'ordre, tenir des positions et mener des frappes chirurgicales.
Et il y avait dans ce vaisseau tout ce qui pouvait leur assurer de grandes victoires: pylônes pour automobile en plastobéton, barricades automatiques en acier, matériel de soin pour les blessés, armes à ne plus savoir qu'en faire… Greanjean eut un sourire désolé pour les yu-jingais et panocéaniens qui allaient s'en prendre à eux: lis allaient comprendre qu'un siècle et demi de différence technologique pesait pour bien peu face à des hommes bien équipés et bien entraînés. Et puis pour elle cette mission était une aubaine. Son homme était en poste dans les communications à Kurage depuis bientôt quatre mois, il était bien temps qu'elle le retrouve…

Une petite voix dans son oreille la fit sortir de sa rêverie, Marton l'appelait via micro-oreillette.


-Capitaine? On a des signaux sur les radars horizontaux.
-Quelle signature?
-Inconnue...
-Une idée quand même?
-Aucune capitaine. Je vais demander aux autres pilotes s'ils…

Un faisceau de lumière aveugla le pilote avant qu'il n'ait pu finir. Passant à quelques mètres du cockpit, il alla cueillir l'ékranoplane à bâbord qui se transforma en une boule de feu et s'écrasa bientôt pour faire des ricochets explosifs sur la terre enneigée de la steppe. En quelques secondes l'AEP De Lisle avait disparu. Daladier hurla dans la cabine, suivit par un ordre d'Audelle.

-On va monter, accrochez-vous!
-Moblots, devant les LG, maintenant!

Les troupes de choc en armure se placèrent devant leurs camarades, activant toutes les possibilités d'attraction magnétique de leurs bottes et se tenant aux poignées. En fin de compte c'était un véritable rempart qui avait été construit. Soucieuse de la protection de ses hommes, la capitaine attendit que tout soit en place avant de rejoindre les pilotes, s'asseyant sur le siège derrière eux. Devant leur position l'AEP Desarnod avait pris beaucoup d'altitude, peut-être trop pour leur appareil, sans doute les para se préparaient-ils à sauter. Un second tir, bien placé, décapita l'avion de transport jusqu'aux ailes. Quelques figures humaines commençaient à s'élancer sous les regards hagards des officiers du De Hell. Les para sautaient, confiants, parfois tenant un Chasseur contre eux. Sans doute étaient-ils plus habitués à ce genre de situation que les spécialistes de la reconnaissance. Derrière eux l'appareil s'embrasait comme un fétu de paille. En catastrophe, Greanjean attrapa un casque de combat et un gilet pare-balles en latte de plastacier, ce n'était pas terrible mais ça pouvait aider.
Un troisième laser s'enchaîna, arrachant une aile de l'ékranoplane de commandement. L'IA du vaisseau indiqua une descente imminente et les pilotes passèrent en mode manuel complet. Devant eux une série de gros blocs rocheux se rapprochait bien trop rapidement. Dans un mouvement désespéré, Daladier força la sortie des trains d'atterrissage et se posa en catastrophe. Exposant le flanc de l'appareil, celui-ci fût littéralement coupé en deux par un dernier coup de canon. L'avant de l'appareil roula sur lui-même jusqu'à s'arrêter, ralenti par la neige. L'arrière, complètement crevé, alla se planter dans un rocher et explosa alors que les réacteurs subissaient le choc.

Non loin un tripode observait la scène, amusé. Il se leva sur ses pattes arrières, atteignant quasiment trois mètres et avec excitation en vue du butin il griffa avec ses pattes larges comme des souches le rocher en dessous. Une odeur n'était pas normale toutefois et cela l'inquiétait .Son faciès canin se posa sur le support recouvert du givre et renifla pour trouver la source du parfum inconnu. A la grande surpris de l'extraterrestre indigène le roc s'ouvrir pour révéler un intérieur travaillé dans un goût spatiarte aux tons noirs et rouges. Dix grandes figures sortirent du bunker camouflé, engoncées dans de grandes armures de Teseum écarlates réhaussant leurs corps semblable à celui de gorilles, donc ils avaient le visage, peint en pourpre pour en renforcer les traits. Ils portaient de puissants fusils dont le tube de projection devait faire le diamètre du bras d'un homme et affichaient de nobmreux colifichets aux symboliques variées mais toujours basées sur la violence et la guerre. Le plus grand d'entre eux, qui devait atteindre la taille du tripode, explosa le crâne de ce dernier avec un rire sauvage en lui déversant dessus son chargeur à balles thermiques. Après ce moment de récréation il pointa du doigt les épaves des ékroplanes puis s'exprima dans un langage rauque et guttural.


-Vous avez les ordres: on les tue tous et on bouffe les corps. Une marque offert à chaque cible abattue. Si on en ramène moins que les autres j'vous garantis que vous serez les prochains.

Ses soldats hurlèrent des appels à la mort en s'élançant vers la position des restes du cockpit du De Hell où les survivants du crash peinaient encore à se relever...
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