Glace, Serres et Miel

Warhammer 40,000 est une dystopie couvrant un vaste univers se situant au 41e millénaire. Différentes factions s'agitent au sein de cet univers, notamment l'Imperium de l'Humanité, un empire totalitaire interstellaire, fanatique et décentralisé, qui rassemble la grande majorité de l'humanité depuis des millénaires et qui est la plus grande puissance militaire de la voie lactée ; les races en présence sont les Orks, les Eldars, les Démons du Chaos, les Tau, les Nécrons, les Tyranides et les Eldars Noirs.
Furancisu
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Glace, Serres et Miel

Message par Furancisu »

La peste de charge des bureaucrates ! Il lui avait déjà fallu des années pour obtenir les crédits nécessaires à des équipements basiques pour ses hommes, et des mois pour des uniformes corrects ! Rien que des uniformes blancs ! Était ce trop demander ? Trop exotique dans un monde de glace ! Et que l'on chipote sur les tissus disponibles, et sur l'inutilité de camouflages les plus basiques, et sur ces vêtements d'excentriques.....

Encore heureux qu'il n'ait pas demandé de nouveaux armements ou davantage de munitions pour les quelques pétoires disponibles dans l'armurerie, à peine digne d'être nommées "mitrailleuses".... Faire s'exercer les hommes à ramper sous le feu était quelque chose de nécessaire si l'on voulait qu'un jour ils soient accoutumés au bruit des balles. Et leur sauverait la vie. A défaut d'acquérir les compétences nécessaires à la survie au combat de manière directe, l'effort et la sueur permettrait d'économiser, si cela venait à arriver, sur le sang. Ça n'était jamais arrivé, n'arriverait certainement jamais sur ce monde dépourvu d'intérêt pour quiconque étant incapable de voir plus loin que le bout de son nez, mais il était de son devoir de prévoir, d'anticiper le pire.

Non. Ce qui l'énervait c'était surtout cette chiure de mouche malade qui se contemplait dans son rôle d'"administrateur municipal" avait fait fermer l'unique dispensaire du lieu le mois dernier. Une bêtise. C'était là que les prothèses étaient fabriquées. En importer d'autres se révélerait plus coûteux que de maintenir l'atelier ouvert. C'était là un calcul court-termiste. Sans parler des soins, même si de piètre qualité, qui y étaient prodigués. En vérité les seuls disponibles.

Alors il avait fait le pieds de grue devant le siège de l'administration centrale pour que cette décision irresponsable soit revue. Ce qu'il avait obtenu. S'il réussissait à réduire d'un tiers les coûts de fonctionnement du dispensaire, il resterait ouvert et sa gestion lui reviendrait. Ce qu'il avait accepté, bien que sachant pertinemment qu'il se faisait avoir quelque part. Un marché de dupes mais néanmoins nécessaire. Il serait en effet devenu impossible pour lui de dégotter des volontaires, désignés ou non, parmi ses hommes, pour ses expéditions, si le seul lieu où on pouvait leur prodiguer des soins en cas de coup dur, ce qui arrivait certes mais était relativement rare, était supprimé. Il en allait de ses expéditions ! Il n'aurait pas pu rester sans rien faire !

Mais bref. Pour remplir sa part de marché, Furancisu Bonefoy avait dressé une liste du personnel à partir des dossiers sur place, le salaire mensuel de chacun, leur temps de travail comparé à leur temps de présence réelle sur le site... Puis il commença le tris. Hors de question de toucher aux artisans. Ceux ci fabriquaient les prothèses. Leur savoir faire était irremplaçable. Coûteux certes, mais néanmoins irremplaçable. Puis venaient quelques pharmaciens, médecins, infirmiers, agents de sécurité.... Tous avaient des feuilles de salaire misérables. Il n'eut pas été étonnant qu'ils fussent payés au lance pierre. Voilà pour la grande majorité des salariés. Puis venait le reste.... Une dizaine de personnes rangées dans la catégorie "superviseurs" et "surveillants", payés une fortune au regard du salaire de leurs collègues. Ils empochaient les 3/4 de la masse salariale.... Et avec en plus un extrêmement faible temps de travail ! C'est sur eux que pesèrent les nouvelles restrictions budgétaires. Deux jours après, il perdait une heure à écouter les jérémiades, supplications et menaces de ce petit groupe dans son bureau.
Il avait beau leur expliquer ses raisons, essayer de les calmer, les écouter patiemment.... Puis quand vinrent les menaces, il se contenta de se lever lentement, d'aller ouvrir la porte de son bureau, de les inviter à partir de la main, tout en leur disant qu'ils pouvaient lui dégager le plancher d'eux même ou bien être jetés dans le froid à grands coups de pieds au cul sur le premier krakdent venu.

L'avertissement fut rapidement compris. Ces cloportes devaient vraiment avoir une sale allergie pour être aussi effrayés par ces mignonnes petites peluches de poil rose.... Bon, il est vrai qu'il est difficile de savoir où est le derrière et le devant de ces petites bestioles, et que leur bouche -dotée d'une forte dentition- pouvait tripler de volume, leur permettant d'avaler tout et n'importe quoi, et que de nombreuses bleusailles avaient perdues un membre sur la phrase « Oh, regarde comme il est mign… ».... Mais ça n'était pas une créature si effrayante que ça. Si ?

Reste que ce fut à ce moment là que commencèrent les soucis. Un mois après cet évènement, Furancisu Bonefoy recevait la démission de ces énergumènes sur son bureau, par courrier, en même temps qu'une note du dispensaire l'informant que leur approvisionnement en plantes sous serres chauffées était coupé. Privant ainsi leur laboratoire local de matière, et les empêchant de synthétiser les substances habituelles au fonctionnement du dispensaire. Plus de médicaments ou d'anesthésiants. C'était on ne peut plus problématique.
Furancisu
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Re: GLACE, SERRES ET MIEL

Message par Furancisu »

Et ça ne faisait pas partie du marché. Il aurait du se douter qu'il y allait avoir des problèmes. Que les choses n'allaient pas être aussi aisées. Qu'on lui ferait des tours... Pendant un instant, il se caressa la barbichette naissante qu'il avait au menton, prenant plaisir à s'imaginer en train d'aller voir l'administrateur municipal directement, de le défenestrer à plusieurs reprises, puis de l'emmener au dispensaire pour le faire opérer, sans anesthésiants.... Mais non. Ça n'était pas sa manière de faire. Et ça risquait de faire empirer le problème. Et puis il n'était pas vraiment un spécialiste de ces pratiques barbares. Il avait bien lu quelques livres sur les stratégies de dissuasion de l'adversaire mais ça.... Non. Mieux valait la jouer plus finaude. Prendre à son propre sort cet imbécile de technocrate misérable...

Signifiant à son enseigne qu'il avait à partir, celle ci alla chercher son manteau pour l'accompagner. Sa lourde veste rembourrée sur le dos, Furancisu sorti des baraquements pour aller aux écuries là où les montures étaient lorsqu'on ne les sortait pas. L'être chevalin qu'il montait était une race locale dont la robe changeait plus ou moins de nuances selon son environnement, fruit d'une sélection naturelle de plusieurs millénaires.
Image
Ce lointain parent des "chevaux" était de petite taille, difficile à attraper à l'état naturel, mais tout à fait capable de survivre et se reproduire sur ce monde hostile, même sous ses latitudes les plus glaciales. Son petit gabarit en faisait certes le fruit de moqueries chez les ignorants, et les "élites" locales préféraient doter leurs unités de montures à plus grande "prestance", comme des chevaux qui n'avaient pas connus les affres du climat local.... Mais au moins les montures comme celle de Furancisu tenaient le froid, les patrouilles de nuit et même les trajets prolongés sur plusieurs jours à l'extérieur. On ne pouvait pas en dire des chevaux "importés". Non. Furancisu avait eu le nez fin en imposant cet animal comme monture à ses hommes. Il mangeait de tout, était bien plus endurant et rapide que ses congénères non locaux, mangeait de tout, était adapté au terrain neigeux, supportait le froid, ne craignait pas les kradents lorsqu'il les sentait.... C'était là un trésor d'ingénierie naturelle pour un monde tel que Numéror. Et 30 à 50 kilomètres par jour parcourus par temps calme par ces bestioles, sans parler de leur coût d'entretien réduit, qui permettait une légère sur dotation.... On ne pouvait pas en dire autant des chevaux sur lesquels paradaient les autres régiments. Son unité pouvait être la risée mondiale, elle était néanmoins celle avec les meilleures montures. Il le savait, ses hommes le savaient, et c'était tout ce qui comptait.

Harnachant son cheval, le noble trentenaire sorti ensuite des écuries pour contourner le terrain d'entraînement où s’exerçaient quelques soldats, les saluant au passage, eux et la sentinelle en charge de la barrière de la base. Attendant patiemment qu'il remonte celle ci à la manivelle, son supérieur quitta celle ci avec son enseigne derrière lui. De là, ils firent marcher au trot leurs montures, bien que rien ne leur interdise de faire avancer celles ci au galop dans les rues de la ville igloo. Ils en avaient le droit. En fait, c'était même encouragé par le manuel très obsolète qui était édité mondialement. "Montrez à la populace qu'elle n'est rien pour vous. Méprisez la. Faites lui comprendre à quel point elle est rien en la bousculant, la malmenant sur votre passage en galopant à pleine allure pour lui inspirer le respect de votre charge", ou quelque chose du genre. Une pure bêtise qu'il s'était empressé de faire interdire à ses hommes et de ne jamais pratiquer lui même, sauf urgence absolue. De ce fait, il avait toujours fait aller au pas ou au trot sa monture en ville. Il était inutile de surcharger le dispensaire d'éclopés, blessés et autres, ni de s'attirer l'inimité gratuite de la populace. C'était là une bêtise tellement grande qu'il se demandait encore quel était l'imbécile qui avait pu rédiger pareille chose, et quels idiots encore plus grands pouvaient bien garder le manuel en l'état à chaque édition. Mais ce n'était pas là son rôle, quand bien même il eu deux trois mots biens sentis à l'égard des ânes chargés de cette tâche.

Sur le chemin, quelques passants levaient leurs bérets sur son passage ou le saluaient de la tête. L'uniforme avait de ceci particulier qu'il vous déshumanisait un homme, au moins aux yeux des civils, tout en inspirant un mélange de respect, parfois, rarement, d'admiration, mais encore de peur, qui ne disparaissait que très rarement. Après, nombre de civils pouvaient se montrer extrêmement loquace, amicaux et francs du colliers avec vous lorsque vous retiriez le vêtement pour aller boire ou vous aventurer en ville. Il avait noué ainsi quelques amitiés utiles, notamment pour faire traduire certaines trouvailles. Mais les voilà qu'ils arrivaient devant le dispensaire après quelques quinze minutes de cheval.
Furancisu
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Message par Furancisu »

Un grand bâtiment en style néo-classique aurait dit un contemporain du deuxième millénaire. Une piètre imitation de ce qui se faisait durant l'antiquité lastratienne dans les hauts quartiers du monde ruche, bien plus en phase avec le paléo-gothisme pour un noble de Lastrati. Une architecture plutôt bien conçue, pour un médecin.
Grandes fenêtres laissant entrer la lumière ou l'air pour l'aération, des grandes colonnades, simplicité des volumes de l'édifice, harmonie des proportions, façade plutôt esthétique, sans compter la gravure sur le fronton.... Un ensemble assez joli, et une géométrie du plan agréable.... L'endroit semblait accueillant, laissant entrer la lumière dans les dortoirs communs... Une bonne construction.

Puis il y avait l'organisation de l'espace.... Deux ailes parallèles qui se faisaient face, surveillant la cour centrale, et jointe par le bâtiment central percé en son milieu par une arche sous laquelle pouvaient passer, avec de la marge, deux voitures d'ambulance. Derrière l'arche se trouvaient les écuries et un hangar où étaient rangées les voitures sur la gauche, puis sur la droite se trouvaient des jardins et potagers. Si les "locataires" étaient assez en forme, bien que pas tout à fait guéris, il arrivait qu'on les laissa s'occuper le temps en marchant parmi les fleurs et arbustes, voir même qu'on les laissa s'occuper un peu du potager.

Bon. C'était mieux que de les laisser déambuler dans la bibliothèque. Celle ci n'était plus accessible librement depuis que des malandrins, il y a de cela des siècles, avaient arrachés des pages des livres pour s'en faire des cigarettes. Et puis une grande partie de la société municipale ne savait pas lire, même si à son arrivée en poste, Furancisu avait proposé de créer des cours du soir gratuits en ville pour rendre les masses moins analphabètes qu'elles ne l'étaient. Lire un livre de prières ou même un règlement pouvait avoir son utilité. Mais non. Il s'était vu opposé un vif refus de la part de l'administrateur municipal et de sa bureaucratie courtisane. C'était jugé trop dangereux par certains idiots. Et coûteux. Des idiots ayant malheureusement les moyens de lui chier dans les bottes s'il les envoyait simplement paître avec les lamas numériens.

Résultat, il avait du se contenter d'instruire ses hommes. Quelques volontaires motivés au début. De rares officiers ayant oubliés comment on faisait, des sous officiers longtemps négligés par leurs supérieurs, mais étonnamment de nombreux soldats du rang, voir même du simple personnel de la base. En un mois, toute la garnison connaissait son alphabet et savaient écrire son nom. En un an, ils pouvaient lire et écrire correctement, avec un bon niveau. En 5 ans, tous avaient un niveau de lecture équivalent au sien et il n'avait plus rien à leur apprendre de ce côté là. C'était dommage mais inévitable. Les cours du soir hebdomadaires furent donc remplacés par des comités de lecture mensuels. Mais l'essentiel était déjà là, tous ses hommes savaient lire, écrire, et parfois même se livrer à des opérations arithmétiques poussées, diminuant ainsi la charge de travail de leur commandant. D'ailleurs, la dotation d'une bibliothèque sur la base, dotée d'ouvrages tactiques et de spécialistes divers poussa encore davantage le niveau intellectuel et culturel de ses subordonnés. Accroissant leurs compétences, savoir faire et initiative, de manière constructive. On ne se contentait plus d'inventer des stratagèmes pour aller aux putes durant la nuit. Non. Certaines compétences très utiles pour la survie en milieu hostile ou -ô hasard- l'exploration se développèrent également.
Et Furancisu ne fut jamais inquiété puisque de cours du soir, il n'y eu jamais. Uniquement des "stages" et autres boniments administratifs tout à fait réglementaires.

Mais par effet de vases communicants, une grande partie de la population locale se sorti de sa condition miséreuse d'analphabètes, au grand dam de l'administration municipale, désormais recadrée sur de nombreux points du règlement ou des contrats de travail et amendes. Les abus devenaient plus difficiles. Eh oui. Car chaque homme sous les ordres de Furancisu Bonefoy était un fils ou un père de famille, et disposait de permissions, selon le règlement, ou faisait simplement le mur par moment, au moins au début de son commandement. De fil en aiguille on en vint à diffuser ce secret qu'était cet art perdu : l'"alphabétisation".

Quoiqu'il en soit, Furancisu et son enseigne laissèrent leurs montures "exotiques" à l'écurie, angoissant au passage les chevaux voisins peu habitués à sortir de la ville igloo et donc, encore moins, à croiser leurs "cousins" équidés de l'extérieur, suscitant chez ceux ci une légère angoisse, mais sans plus.
Son enseigne sur les talons, le commandant de la base se dirigea vers l'accueil du dispensaire. Il comptait s'informer sur l'endroit où se trouvait le lieutenant Martina Mayakovskaya, l'officier qu'il avait placé en poste au dispensaire pour s'occuper de l'administration courante. C'était d'ailleurs elle qui lui avait envoyée la note concernant les problèmes d'approvisionnement du dispensaire, après une rapide enquête de sa part.
Furancisu
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Re: GLACE, SERRES ET MIEL

Message par Furancisu »

La jeune femme encore au début de sa carrière mais faisait déjà un travail exceptionnel au bureau logistique des F.D.P. de Lastrati qu'elle fut "promue", de ce qu'il en savait, suite à une affaire particulièrement scabreuse et noire de corruption. Détournement d'influence, de fonds, vols, corruption.... Et en "récompense" pour ses services "exceptionnels", soit révéler cette sombre machination en soulignant nombre d'irrégularités administratives, elle avait été promue au grade de lieutenant.... Et envoyée à Numéror. Comme quoi, certaines choses ne changeaient jamais. Les troubles fêtes, même utiles et compétents, restaient toujours aussi bien vus. Bon par contre, roturière, elle eut droit aux tentatives d'assassinat d'usages.

Un moment très exténuant pour elle, peu habituée à ce genre de traditions, ou même à utiliser une arme. En même temps, les forces logistiques étaient.... Eh bien les forces logistiques. Très réputées pour leurs gaffes, plus que pour leur efficacité martiale. Les forces logistiques ? Combien d'équipages de chars ou de servants d'artillerie s'étaient retrouvés avec des bouteilles de vodka en lieu et place des obus prévus ? Combien de conserves périmées à la place des grenades attendues ?

Bref. Les perles capables de mettre en branle la machine infernale infernale qu'était la logistique à Lastrati étaient de vraies perles. Et elle en était une. La preuve en était de son efficacité à tuer les monstres administratifs avec aise et célérité. C'était gâchis qu'elle soit envoyée à Numéror, et encore plus sous ses ordres puisque de travail exténuant administratif, il n'y avait pas. Elle dépérissait depuis des années. Alors quand elle eut à s'occuper de l'administration d'un dispensaire qui n'avait sans doute jamais connu le mot "comptabilité", elle avait sauté sur l'occasion pour terrasser la bête. Capable de multiplier par quatre le rendement d'une unité chargée de la logistique, pourvue qu'elle ait à sa disposition un terminal informatique, une machine à écrire et des mini-soupes aux haricots rouges. Et à moins que son pseudopode ne vienne l'embêter, elle abattra le travail sans rechigner. Comme un berserk au cœur de la mêlée, fauchant l'ennemi sans compter, elle trouve l'épanouissement le plus complet dans la surcharge de travail administratif. Mais attention ! Elle n'était pas un bureaucrate ou une énième glauque machine du mechanicus. Eh non non non. Elle et son inimitable, et bien humain.....

ImageRESPONSABILITÉ !!!



Ah. C'était elle.

ImageMartina...essaya de l'interrompre Furancisu....


ImageDes fautes, même quelques unes, ne doivent pas arriver !!! Si nous exécutons nos devoirs tout en tenant des registres corrects, les fautes deviennent impossibles. Parce que nous nous permettons quelques "fautes", le corps logistique est regardé de haut. C'est un problème de responsabilité.lui répliqua-t-elle aussitôt pour houspiller ensuite un médecin deux fois plus grand qu'elle mais vraiment très embêté.


ImageJe vous ai apporté des soupes concentrées aux haricots rouges.

Le dragon est apaisé. Pour l'instant. Tout en tirant à l'écart Martina, Furancisu fit discrètement signe à l'élève d'Hippocrate de s'enfuir tandis qu'il lui achetait du temps.
Furancisu
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Re: GLACE, SERRES ET MIEL

Message par Furancisu »

ImageDonc vous m'avez écrit pour me dire que l'approvisionnement avait été coupé ?


ImageOui Francis. Du jour au lendemain, on a cessés d'être livrés. Pas de courrier ni rien. J'ai enquêté sur les fournisseurs en retrouvant les bons de livraison pour les adresses. Il s'avère qu'une fois confrontés, ils sont très locaces. Les fournisseurs ont été forcés à renier leurs contrats avec le dispensaire par l'administration municipale. C'était ça où perdre leurs contrats de commandes avec elle.

ImageTenace le saligaud, lâcha-t-il plus pour lui même que pour le lieutenant. Bon. On sait où vont les produits ?

ImageNop. Ils savent juste que désormais c'est directement pris par les chariots de l'administration pour l'entrepôt n°900.

ImageMouais... C'est louche cette affaire. Puis j'ai jamais entendu parler de cet entrepôt. Téléphonez à... Non. Trouvez Anechka après la journée. Dites lui de se renseigner sur ça.

ImageDa tovarich ! lui répondit elle en se mettant au garde à vous.


Hum. Indécrottable Martina va. Toujours à être aussi formelle quand bien même cela faisait des années qu'il lui disait de se calmer, d'autant plus qu'elle avait été détachée de la hiérarchie militaire pour l'occasion, bien qu'en en dépendant toujours -les stupidités du règlement...- alors qu'elle remplissait un rôle civil.
ImageRepos Martina. Et arrêtez ça. Combien de temps de stock ?

ImageNégatif tovarich. 2 semaines tout au plus. 3 en rationnant.

ImageToujours aussi bornée hein ? Bon. On essaiera de trouver une solution avant qu'il ne soit trop tard. Sinon, Tampon n'est pas avec vous ?

ImageIl joue avec quelques chats dans les couloirs. Mieux vaut ça que de voir ce pseudopode faire des tâches dans la paperasse....


Souhaitant bonne chance à Martina, Furancisu la laissa retourner à son travail tandis qu'il se mit en tête d'un chimiste. Il savait que le dispensaire en avait quelques uns puisque c'était de là que venaient les quelques grenades incapacitantes dont était dotée l'armurerie de la base. Artisanales, peu nombreuses, de piètre qualité, mais néanmoins efficaces, même si on était loin de la qualité des manufactorium de Lastrati. Mais la raison de sa recherche était différente. Il allait avoir besoin de trouver un ersatz aux anesthésiants, voir même un palliatif, au moins pour un temps.

Situé dans une cave, le laboratoire avait une aura terne, austère, malgré le sol blanc et les murs propres.
Un homme en blouse blanche se livrait à quelques expériences avec des tubes à essais. S'appuyant sur un mur, Furancisu se contenta de l'observer de dos, attendant qu'il finisse ce qu'il entreprenait. Pour ce qu'il en savait, l'homme pouvait bien être en train de synthétiser de l'aspirine ou de la nitroglycérine. Mieux valait ne pas le déranger.
Ainsi, pendant une demi heure, le commandeur observa le chimiste faire ses mélanges, jusqu'à ce que celui ci en ait fini avec sa préparation et ne laisse reposer ses éprouvettes, fermées de bouchons de liège, avant de les mettre au froid.

"Pour certains, toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie, ou du miracle, alors qu'en réalité toute chose à une explication logique et rationnelle. La chimie est une science qui ne fait pas exception à la règle. Combien de mondes ignorent donc ce qu'est un tableau des éléments, ou les principes de réaction chimique les plus basiques, et combattent la diffusion de ce savoir sous prétexte qu'il serait sacré ou dangereux ? Et moi qui eut le privilège de recevoir une éducation plus poussée que certains de mes contemporains, verserais-je un jour dans cet obscurantisme ?"

Puis, interrompu dans sa contemplation philosophique sur l'être humain et la diffusion du savoir en cette ère sombre et troublée, Furancisu tourna son attention vers le chimiste qui lui adressait la parole.
Furancisu
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Re: GLACE, SERRES ET MIEL

Message par Furancisu »

Intervention MJ demandée
Jet sur (INT+INI/2) pour test d'observation
Résultat : 6, réussite

Jet sur INT pour remarquer la nature de l'action des individus
Résultat : 20, échec critique, tu ne remarques rien sur le moment.

Jet sur CHA pour intimidation
Résultat : 7, réussite
Furancisu
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Re: GLACE, SERRES ET MIEL

Message par Furancisu »

J'apprécie tovarich, lui lança-t-il alors qu'il avait toujours le dos tourné.

On en apprend tous les jours. Parfois, se contenter de regarder est tout aussi instructif que de demander. C'est juste plus long.

Si tous pouvaient penser comme vous, le monde n'en serait que plus calme.... Commandeur, finit il en remarquant les épaulettes de Furancisu.

Appelez moi Francis voulez vous ? La conversation n'en sera que plus aisée.

Vous portez vous bien ?

Je me porte bien. Et vous ?

Bien également.

Présentations mises à part, les deux hommes entamèrent alors une vive discussion fort à propos des anesthésiants, médicament et les ersatz médicaux.

Et alors vous pouvez réaliser la présence de cuivre par un simple produit ?

Effectivement. Par un simple procédé chimique. En revanche, les vapeurs sont hautement toxiques pour l'humain, ou tout être vivant en général.

Passionnant. Mais vous parliez tout à l'heure de la réfraction de la lumière ?

Oui. La vitesse de celle ci en un milieu "clair" est de 299 792 458 m/s environ. Mais elle peut être réduite si elle évolue dans de l'eau ou un autre milieu. De même, avec un peu de poussière, vous pouvez observer des fréquences invisibles à l’œil nu.

Mais encore ?

Par exemple, certains systèmes de sécurité utilisent un blazer unidirectionnel orienté vers une cellule d'énergie où, si le signal venait à être coupé, viendrait à déclencher une réaction. De la poussière, de craie, ou autre, lâchée en nuage, n’interrompt pas celui ci mais permet cependant de le révéler à l’œil nu en se déposant aux endroits où passe le signal. J'ai même un de ceux ci ici, que j’utilise par moment pour réaliser des expériences. Par ailleurs....

Regardant discrètement l'heure, Furancisu remarqua que le temps s'écoulait et 2 heures avaient déjà passées. Son enseigne devait s'ennuyer comme un rat mort puisqu'il l'avait laissée à l'entrée du laboratoire. A moins que, beau et jeunot comme il était, il ne soit en train de se faire chouchouter par quelques infirmières... Mais il avait une question à poser au chimiste avant de se pencher sur le cas susdit.

Un remplacement ou un palliatif pour faire face à notre manque d'opium et autres produits ? Eh.... Il le regarda avec un sourire désolé. À part quelques herbes, assez rares que je sache, que l'on puisse trouver aux alentours des geysers et eaux chaudes d'extérieur, il n'y a qu'une seule chose. Le miel des Bizz alpha.

Ah. C'est un problème. dit le commandeur en regardant sa prothèse à la main, se remémorant un douloureux souvenir.

Les Bizz étaient de grosses abeilles rouges et jaunes. Contrairement à leurs semblables terriennes, elles n'avaient pas de dards. Leur seul moyen de se défendre était de former un essaim autour de leur ennemi et augmenter violemment la température autour de celui ci, puis de s'en écarter et laisser faire le choc thermique. Ou bien elles se contentaient de sécréter un paralysant qu'elles crachaient sur leurs prédateurs, ou le forçaient à ingérer en se laissant avaler par ceux ci. Certains des sub-humains de Numéror, les roux, ingéraient eux même le paralysant de ces insectes, mais à forte dose, pour obtenir des visions. Beaucoup mourraient aussi. Mais ils n'étaient pas vraiment humains, ni particulièrement nécessaire alors bon... Extrêmement actives durant l'"été", elles étaient en revanche invisible le reste du temps. Leur miel était très recherché car extrêmement gouteux. Une rare sous espèce, la Bizz "alpha", produisait un nectar très prisé, aux valeurs médicinales incroyables pour ses propriétés curatives à l'état brut, bien que rendant accroc si non traité. C'était l'un des rares produits à justifier le passage de cargos occasionnels qui reliaient Numéror à l'imperium.

Et l'utilisation ou la consommation du miel de Bizz "alpha" pour autre chose que l'exportation vers Lastrati était fermement interdite. Sous peine de mort par le froid. Un châtiment cruel car rendu long par certains salopards qui avaient trouvé le truc. Bien entendu il y avait de la contrebande, mais réservée aux riches d'autres systèmes dans lesquels Furancisu n'était jamais allé. Il se doutait aussi que certains dans l'administration où l'écclésiarchie en consommaient en douce aussi... Il n'y avait jamais eu de rapports comparatifs sur les stocks prouvés et les exportations faites chaque année, car cela aurait sans doute pointé des manquements à certains niveaux. C'eut put être positif mais tant que les écarts n'étaient pas assez importants, tout le monde ferait semblant de ne rien voir certainement... C'était dommage, contre productif et court-termiste. Dangereux.

À la recherche d'une solution au problème de fournitures, Furancisu prit, par dépit, une liste des plantes qui pourraient servir à composer certains anesthésiants et remèdes, avec leur description, réalisée par le chimiste puis lui souhaita une bonne fin de journée et parti.
Cherchant son enseigne, qui avait, comme il s'en doutait, fichue le camp, Furancisu se renseigna à l'accueil pour plus d'informations. Le teint rouge de la secrétaire, lorsqu'il lui posa la question, lui mit la puce à l'oreille. Finissant par lui mettre la main dessus, le commandeur tira des bras de quelques personnes du sexe opposé son enseigne.

Kostya.... En service je dois pouvoir vous mettre la main dessus à tout moment.

Ce n'était pas un sermon ou une menace. Juste un fait. Après, c'était à lui de prendre les décisions qui s'imposaient.
[MJ] Malcador a écrit : 05 févr. 2019, 19:51
Intervention MJ demandée
Jet sur (INT+INI/2) pour test d'observation
Résultat : 6, réussite
Le duo retourna aux écuries, quand soudain, Furancisu remarqua qu'un pseudopode était dans le coin.

Image

Skuiiik skuiiiik ! feulait-il, comme voulant attirer l'attention.

Est ce que ce serait... Ah... Tampon. Vient par là espèce de sale petit pseudopode antipatriotique. fit Furancisu en attirant à lui la bestiole pour jouer avec. Il adorait être pris dans les bras celui là. Par contre c'était un vrai problème si vous vouliez travailler puisqu'il courait partout sur votre bureau et se mettait de l'encre sur les papattes. D'où son nom : "tampon".

Alors le petit.... Aïe !!!

Pour une curieuse raison, l'animal avait mordu le commandeur puis filé vers une voiture à chevaux, où des livreurs travaillaient avec quelques caisses, et perdit ensuite Furancisu qui était désormais de bien mauvaise humeur, avant de s'excuser un peu auprès des livreurs qu'il avait rendu anxieux. Sans doute que voir un militaire vous charger avec un sale rictus au visage n'était pas très rassurant.
[MJ] Malcador a écrit : 05 févr. 2019, 19:51
Intervention MJ demandée
Jet sur INT pour remarquer la nature de l'action des individus
Résultat : 20, échec critique, tu ne remarques rien sur le moment.
Furancisu
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Re: GLACE, SERRES ET MIEL

Message par Furancisu »

Il y a un truc pas clair à propos de ces gens....

Vous voyez le mal partout Kiryushkin....

Mais.... Ces hommes étaient clairement suspects !

Calmez vous. Vous n'obtiendrez pas une médaille de cette manière.

Reprenant sa monture, Furancisu retourna à la base avec son enseigne derrière lui puis retourna effectuer du travail de bureau pour le reste de la journée. L'entraînement, le self, les lessives, les expéditions.... Était ce vraiment à lui de faire toute cette paperasse ? Ou était Martina quand on avait besoin d'elle ? C'était une vraie question ça. Normalement elle aurait dut être de retour à la base à cette heure ci... Et était ce bien Anechka qui était venue lui apporter une énième masse de documents ? Nan. Il devait fatiguer. Il se souvenait justement avoir demandé à ce que celle ci s'occuper d'enquêter sur l'entrepôt n°900....

Pris de doutes, Furancisu allait se lever pour confirmer quelques choses, quand justement on vint lui apporter encore davantage de documents....

Image

Anechka ? Qu'est ce que vous faites là ?

Ben.... Plus de travail. Comme vous m'aviez demandée. Non ?

Vous n'avez pas vue Martina ? lui demanda Furancisu prit d'un doute.

Négatif tovarich. J'aurais du ?

Venez avec moi, je dois vérifier un truc.....

Quittant son bureau et la montagne de paperasse qui menaçait de l'engloutir à tout moment, le commandeur avec Anechka sur ses pas parti vers le bureau du département logistique -un mot pompeux pour décrire la pièce où se trouvait le terminal informatique de la base, ainsi que diverses machines à écrire et bureaux de travail- où normalement Martina trainait souvent.

La bouffée de chaleur qu'il prit au visage, et le claquement des touches métalliques que l'on pressait pour écrire des rapports le déconcerta un peu, comme toujours, mais il ne vit nulle trace Martina. C'était plutôt tranquille ce soir.
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Plus inquiet encore, Furancisu parti cette fois ci aux écuries. Tous les box n'étaient pas remplis car on préférait laisser certaines montures à l'extérieur de la base. Cela faisait moins de travail pour les entretenir, surtout que toutes n'étaient pas toujours utilisées en même temps et il valait mieux les laisser se balader dehors que de les faire moisir dans dans la ville igloo. Et puis les "chevaux" ne risquaient pas d'aller bien loin, entièrement domestiqués qu'ils étaient. Quand aux prédateurs... Il leur souhaitait bonne chance pour s'attaquer à un groupe de plusieurs centaines de bêtes. Non, il valait mieux, si on ne les utilisait pas tous les jours, les laisser courir dehors. Et puis ils ne craignaient pas le froid, cela faisait des siècles qu'ils vivaient dedans, à peine cherchaient il à regagner la base si une tempête de neige vraiment violente se préparait. Mais sinon, un simple cor suffisait à les faire se réunir en un point le matin.
Mais l'heure n'était pas aux mérites de ces être chevalins. Non, le commandeur était vraiment anxieux à propos de Martina car à mesure qu'il inspectait les box, il ne voyait pas l'animal que celle ci avait d'attribué....

Puis Anechka le quitta sans explication pour revenir avec une sorte de.... bout de bois boueux dans les bras ?

Regardez ce que j'ai trouvé !

Euh.... Qu'est ce ?

Mais tampon bien sûr ! Il a dut jouer avec les chevaux pour être aussi crasseux. Et puis il a un drôle de truc attaché au cous... Le prenant au pseudopode, elle essaya de l'identifier mais... On dirait une sorte de code secret...

Faites voir. Le prenant, Furancisu secoua la tête par dépit. Vous n'y êtes pas. C'est juste du texte écrit à la main, et non à la machine. Il faut vraiment que vous vous mettiez à écrire vous savez.

Mais....

Je sais que vous faites de votre mieux Anechka.

Pff....

Bon ça n'était pas très malin. Ce n'était vraiment pas sa faute si elle ne savait pas lire. Grandir dans le pire quartier du centre administratif planétaire, Kitrovka, puis être internée dans l'un des centres du cercle polaire... Ça n'était pas vraiment le parcours idéal, encore moins pour apprendre à lire. Quoiqu'il en soit, le texte que tampon avait avec disait que....

... Je suis dans une cave dans le bâtiment de la compagnie marchande Abbas, 41 rue de la glace... Mais qu'est ce qu'elle fiche là bas ?

La compagnie marchande Abbas est un gang. Vous ne saviez pas ?

Blast ! Il faut qu'on appelle la... Eh merde. Ils sont fermés en ce moment.

Les "gardiens de la paix", sorte de milice à deux sous locale, étaient chargés de faire respecter l'ordre et la loi. En théorie. Dans la pratique, ils se contentaient de maintenir le crime à un niveau raisonnable en ville et Furancisu les avait souvent soupçonnés, au moins certains d'entre eux, de s’accoquiner un peu trop souvent avec les gros bonnets du crime, et de taper allègrement sur les petits poissons qu'ils attrapaient. Mais au moins faisaient ils eux aussi partie des victimes des restrictions budgétaires, les forçant à ne pas travailler certains jours. Comme aujourd'hui. Putain de restrictions horaires et salariales. Qui pouvait être assez stupide pour faire ça !? Mais ça n'était pas le moment.

Anechka ! Allez me chercher le sergent-chef Boyko ! Et 8 gars bien charpentés ! On se retrouve au réfectoire ! Vite !

Courant à son bureau, Furancisu claqua la porte pour sortir de son meuble de travail une carte détaillée de la ville qu'il ramena au réfectoire où l'attendaient Boyko et les autres.
Furancisu
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Re: GLACE, SERRES ET MIEL

Message par Furancisu »

Déroulant celle ci sous les yeux des soldats présents, il commença sa présentation. D'abord, il pointa la base sur celle ci, pour que tous puissent se la représenter et mieux comprendre la carte, la cartographie n'étant pas un art accessible à tous, bien que lire une carte soit plus aisé. Ensuite, avec les recoupages faits par Anechka, il pointa l'endroit où se trouvait la compagnie Abbas et ses entrepôts.
A partir de là, un plan d'action pouvait se mettre en place

Messieurs, mesdames. Filez à l'armurerie. Matraques, tonfas, couteaux, grenades incapacitantes et pistolets. On va sur place, on laisse les chevaux à l'écart, on continue à pieds à partir de cette jonction, dit il en pointant un point, et on progresse en civil, discrètement. Je veux deux hommes en embuscade ici, précisa-t-il en montrant un autre endroit, pour s'occuper d'éventuels fuyards. Le reste, avec moi. Anechka, Boyko, vous nous faites entrer. 5 hommes pour l'étage, 5 autres du rez de chaussez et de la cave. Arrêtez quiconque vous croisez. Si on vous résiste, matraquez, tirez s'il le faut. Mais évitez de tuer si possible. Compris ?

Furancisu s'était exprimé sur un ton ferme. Il était clair qu'il savait ce qu'il faisait. Ou au moins qu'il renvoyait cette impression. Et aussi qu'il voulait éviter les trop grosses bavures. Genre le peloton d'exécution improvisé en pleine nuit sans jugement. Il pouvait au moins compter sur le maître sergent Boyko pour garder la discipline. Le vieux routard n'avait plus le cœur de ses jeunes années, mais son répondant restait toujours aussi frappant.

On se mit donc en route alors que l'éclairage municipal diminuait, pour laisser place à des rues peu fréquentées, seulement illuminées par les peintures et arbustes fluorescents locaux, ou quelques rares lampadaires. Il ne manquait plus que la voute étoilée et l'on se serait cru à l'extérieur. Les derniers fermiers devaient par ailleurs rentrer en ce moment même à l'intérieur du dôme, l'absence du soleil rendant les températures externes trop froides pour le travail.
Une demi heure après le "coucher de soleil" de l'igloo, le groupe était devant la bâtisse qui servait à la compagnie Abbas de QG. Une entreprise de transports honorable en apparence, un repère de la pègre sous la dorure.

D'abord le commandeur laissa deux minutes à ses hommes pour se mettre en place, puis Anechka et Boyko, déguisés en une infirmière et un réformé de long service, s'avancèrent dans la rue, sous la lumière lancinante des quelques éclairages encore allumés, puis vers le siège de la compagnie.

Il toquèrent ensuite à la porte. On leur ouvrit. Furancisu, embusqué non loin de là avec sa section, entendait quelques paroles. ".... fermé... heure."

Puis un silence suivi d'un violent "JE LE SAVAIS", de la part de Boyko, en même temps qu'il assénait un brutal coup droit au portier avant d'entrer dans la compagnie, Anechka sur ses talons.

"Heureusement que je lui ait dit de ne tuer personne si possible...."

Se tournant vers les hommes restant, Furancisu leur fit signe d'avancer, et ils s'élancèrent dans la semi obscurité de la nuit, vers le bâtiment.

5 hommes prirent les escaliers, tandis que 5 autres investissaient le rez de chaussez.
Le commandeur, lui, se contenta de dégainer son sabre de cavalerie, pour le placer sous la gorge du portier.

Où se trouve-t-elle ? demanda-t-il le plus urbainement possible à l'homme au sol.
[MJ] Malcador a écrit : 05 févr. 2019, 19:51
Jet sur CHA pour intimidation
Résultat : 7, réussite
... à la cave.

Merci de bien vouloir m'accompagner cher ami
, sourit Bonefoy, le plus naturellement du monde à cet homme piégé. Sur son passage, Furancisu prit deux autres hommes avec lui puis descendit au sous sol.
Furancisu
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Re: GLACE, SERRES ET MIEL

Message par Furancisu »

L'opération se déroula sans réel accroc. Pas de fuyards ou de morts. Juste quelques ecchymoses et un barbouze qui eut la bêtise de ne pas lâcher son flingue à temps. Résultat, il eut la main percée par un surin. Anechka avait été plus rapide que le gangster à moitié endormi.

Apparemment Martina avait été enlevée et jetée au trou car elle avait surprise des employés de l'entreprise Abbas en train de vider les stocks du dispensaire. Et comme il n'y avait rien de prévu dans l'organigramme de l'institut, elle avait fait des problèmes. Donc pour la faire taire, les malfrats rusèrent pour l'attirer à l'écart, la coffrer et la ramenèrent à la compagnie pour voir ce que leur patron comptait faire avec ce témoin gênant. Pas de bol pour eux, ces feignasses comptaient se charger de cela au petit matin, et n'eurent jamais l'occasion d'avertir leurs employeurs de ce petit cas.

Jetés à la cave où Martina était retenue, le temps de quelques investigations, on procéda donc à une fouille en règle des locaux, tandis que le commandeur et Martina inspectaient des documents comptables durant quelques dizaines de minutes.

J'ai trouvé quelque chose Francis. Lots de morphine inexpliqués. Les entrées et sorties comptables ne correspondent pas, et je ne trouve pas les contrats de commandes ou bons de livraisons. C'est un problème de responsabilité.

Hum ? Bon boulot. Continuez le travail, je vais vérifier quelque chose.

S'il avait raison, Furancisu allait mettre la main sur le gros pot aux roses... Du moins à l'échelle de cette planète. A Lastrati c'eut été tout juste une peccadille négligée par les services de sécurité. Et s'il avait tord, alors ç'allait quand même être un gros coup.
Se baladant dans les entrepôts encore en train d'être fouillés par ses hommes, le commandeur cherchait quelque chose de précis. La morphine. Mais ça n'était pas simple. Il y avait de tout ici. Des boites de conserves, du sel, des épices, des coquillages, des bottes, des vêtements et.... Des armes. Pas beaucoup. Juste des caisses de pistolets à balles, et de rares grenades.
C'était légèrement préoccupant. Était ce de l'exportation ou de l'importation ? Dans ce dernier cas, il aurait moins à s'en soucier car l'arsenal local variait sur un point, comparé à ce qui se faisait ailleurs. Ici, on fabriquait des armes avec en tête que celles ci n'explosent pas à l'usage en extérieur, le froid étant tel que le choc thermique entre la mise à feu d'une balle et la température extérieure pouvait aisément faire fendre les canons et chambres à feu. D'où le fait qu'on évite d'utiliser les lasers aussi. Trop chauds. On préférait les balles. Plus fiable. Ou les armes à air comprimé, ou à piston. Ça restait du matériel correct...

Quelqu'un a prit un appareil photo ? demanda le commandeur à la troupe.

Silence.

Non ? Personne ?

Nouveau silence. Quelques toussotements.

Bon. Vous, désigna Furancisu en pointant un soldat du doigt. Prenez une monture et foncez à la base pour en revenir avec un.
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